Bonjour,

Je m'y étais intéressé il y a fort longtemps lors de ma période de passion pour la cryptographie.

Mais beaucoup de linguistes et cryptanalystes bien plus compétents que moi (ce n'est pas difficile) s'y sont cassé les dents.

On peut toujours rêver que ce soit une représentation d'une langue inconnue (ou d'ailleurs connue mais représentée, par un nouvel alphabet : c'était le cas pour le linéaire B Mycénien qui "traduisait" du Grec)

Toutefois 45 caractères différents cela commence à faire un peu beaucoup pour un alphabet même si ce n'est pas totalement impossible. Et hélas 240 caractères au total cela laisse peu d'espoir pour un décodage.

Donc une belle source de rêve d'autant qu'à ma connaissance ce sont l'unique apparition de ces caractères.

Mais s le coeur vous en dit.

Je l'ai vu "en vrai", il est beaucoup moins net que les photos bien léchées qu'on trouve sur le net pourraient le laisser croire.

Un jeu ? pourquoi pas ? La taille et la disposition des cases pourraient s'y prêter.

LE DISQUE DE PHAISTOS

Sur l’île de Kaptara

Je m’appelle Demippos, fils de Demotimos. Je regarde le soleil disparaître à l’horizon, probablement la dernière fois pour moi. Ils s’approchent, ils m’ont retrouvé et ils me veulent vivant. Cela je ne le veux pas, je vais me jeter du haut de la falaise dans les flots de la mer Egée et je sauverai ainsi ma famille, mes amis et tous ceux que je ne connais pas. Les souvenirs sont dans ma tête et j’espère que ces pensées s’envoleront portées par les souffles des Dieux pour s’inscrire sur un parchemin.

J’étais un jeune marin et nous avons accosté à l’île de Théra. Le soir nous sommes allés à une fête offerte par le capitaine et le matin je me suis réveillé dans une pièce fermée à clef avec plusieurs compagnons d’infortune. L’un après l’autre nous étions extirpés de la cellule. Quand ce fût mon tour, j’essaye de résister mais la drogue que j’avais dû boire coulait encore dans mes veines et il leur fût facile de me conduire dans une salle où la lumière jaillissait des murs. Ils m’attachèrent devant un immense cercle d’airain vertical. Le cercle se mit à briller et à vibrer. Après une brutale lumière aveuglante, un insecte est apparu.

Musée archélogique d’Héraklion

Je regarde l’artefact, cela fait dix minutes que je médite devant lui. Les humains l’appellent le disque de Phaistos. Celui qui est là est un faux. Je le sais, c’est moi qui l’ai échangé il y a plus d’un siècle contre l’original. A l’époque, quand la découverte a été faite, j’ai compris que c’était probablement l’objet que nous cherchions depuis plus de trois mille ans. Bien que nous ne savions pas quoi chercher, c’était le problème. Nous avions fouillé en vain la maison de Demippos fils de Demotimos, de fond en comble pour retrouver une fine plaque métal fabriquée avec un alliage inconnu sur terre. Nous venons d’une autre planète, nous sommes arrivés par un trou de ver intergalactique et la plaque de métal est la clef qui nous relie à notre planète. Sans elle ils sont incapables de nous retrouver.

Sur l’île de Théra

L’insecte a bondi sur mon visage et a pénétré en moi en passant par le nez. La douleur fut fulgurante, j’ai hurlé. Puis je n’ai plus rien ressenti, je ne contrôlais plus mon corps. Je voyais mais je ne décidais rien. Par contre j’ai découvert la souffrance de leur monde. Il est au bord de l’asphyxie. J’ai compris sans vraiment le réaliser que le monde était vaste et que les étoiles n’étaient pas des dieux. Ils arrivaient de leur planète en passant par cet anneau et cet anneau c’est eux qui l’avaient apporté après un très long voyage à travers les étoiles. Il y a presque deux ans. L’anneau permettait de voyager beaucoup plus vite, presque instantanément mais ses capacités étaient limitées, en volume et en quantité, un transfert toutes les demi-heures et une pause plus ou moins longue tous les cinquante voyages. La durée de la pause dépendait de la complexité du calcul pour trouver un tunnel stable. D’autres anneaux étaient prévus pour accélérer la colonisation de la terre.

Musée archélogique d’Héraklion

Quand j’ai vu les dessins du disque de Phaistos publiés lors de sa découverte, ma mémoire me montra le lieu où je l’avais déjà vu. Lors d’une discrète visite chez Demippos fils de Demotimos, j’ai vu des enfants jouaient avec des dés et des jetons posés sur le disque. Le lieu où le disque a été trouvé était très loin de la maison du crétois. J’aurais pu simplement voler le disque mais cela aurait provoqué des recherches et les humains ne sont pas idiots, cela aurait pu les conduire jusqu’à nous. Nous avons perdu la technologie pour reconstruire l’anneau mais nous sommes toujours capable de prouesse, surtout pour réaliser un faux plus vrai que nature. Comme on ne peut pas le dater sans risque de le détériorer, il restera une énigme pour les archéologues.

Sur l’île de Théra

Ils m’ont détaché et mon corps est allé se positionner contre le mur avec d’autres infectés. Le temps que l’insecte prenne vraiment possession de mon corps. Mais il y a eut un phénomène étrange. Je sentais que son emprise faiblissait jusqu’à disparaître totalement. Je me retrouvé libre avec en plus sa mémoire à lui. C’était un soldat dont la fonction était de protéger ses congénères. Mais moi je devais protéger les miens. Il n’était pas doué en science mais il connaissait le point faible de l’anneau. Une simple plaque qui était la clef du système. J’ai volé cette plaque, la mémoire de l’insecte m’a simplifié la tâche et c’est elle qui m’a permis de quitter leur base. J’ai effectué un long périple et je suis allé me cacher en Kaptara, une grande île pas loin de l’île de Théra. Je pensais être tranquille depuis le temps mais il m’ont retrouvé. J’avais déjà pris mes précautions. Au sud du grand pays Kemet j’avais demandé à un esclave, d’origine hourrite, doué de ses mains et un peu artiste de réaliser un disque d’argile avec en son cœur le disque de métal et de décorer le disque comme il le souhaitait. Pendant toute la fabrication je suis resté avec lui pour surveiller la plaque. Je lui ai donné un peu d’or, je n’aurais pas dû. A cause de cet or il a été assassiné.

En Kaptara j’étais devenu percepteur, ayant beaucoup voyagé et possédant les connaissances de l’insecte soldat, j’avais une bonne renommé. Avec le disque j’avais inventé un jeu pour les enfants. Le principe était simple. Le lancé de dé indiquait le nombre de case pour avancer. Les joueurs lançaient le dé à tour de rôle et le premier arrivait au centre avait gagné mais chaque fois qu’un joueur arrivait sur une case, il devait rapidement trouver un nombre de mot, (le nombre indiqué par la valeur du dé), ayant un rapport avec l’un des symboles. Si il ne trouvait pas il restait sur place. C’est un jeu qui plaisait beaucoup aux jeunes enfants.

Je n’ai jamais raconté mon histoire, il y avait un blocage. Je pense que l’insecte dans mon crâne, même mort, m’en empêche.

Musée archélogique d’Héraklion

De toute façon, retrouver la plaque n’avait plus beaucoup d’importance. Depuis le temps, notre race qui se mourrait sur notre planète a probablement disparu. Il nous reste quand même un espoir.

Sur l’île de Théra que les humains appellent maintenant Santorin, nous savions que le volcan allait entrer en éruption mais nous avons sous-estimé l’urgence et le niveau de déflagration qui allait suivre. Nous avons commencé à déménager mais quand l’explosion a eu lieu beaucoup de nos navires ont sombré. Nous avons perdu presque la totalité des scientifiques. De presque vingt mille représentants, nous n’étions plus que sept mille. Notre vaisseau a été totalement détruit, notre base qui était sur l’île centrale, cachée dans la montagne a été broyé par le magma et les forces titanesques enfouies dans les entrailles de la terre. A croire qu’un Dieu protège les humains.

L’île de Théra a explosé quand Demippos fils de Demotimos s’est jeté de la falaise pour s’écraser ou se noyer dans la mer.

« De ce jour noir de notre histoire que j’ai conté*» la population de notre race sur terre a constamment diminué. Nous sommes des êtres extrêmement fragiles, nous devons impérativement intégrer un corps, nous ne pouvons pas rester à l’air libre très longtemps. Quand le corps de l’hôte vieillit, nous devons avoir un autre corps à proximité pour continuer à vivre. L’exemple de Demippos fils de Demotimos nous montre que cela ne fonctionne pas toujours. C’est arrivé de nombreuse fois. Tous les humains ne sont pas réceptifs, certains résistent et là nous perdons un ami. Dans quelques décennies, quelques siècles si nous avons de la chance, les humains ne sauront jamais que des aliens ont failli coloniser la terre et les humains, nous aurons disparu en douceur de la surface de la terre.

* La tribu de Dana par Manau