C’est ce qui arrive quand le système politique en place favorise les guerres d’ego et ceux qui connaissent les bonnes personnes pour accéder au pouvoir, plutôt que des gens qui aspirent à régler des problèmes et assurer la bonne marche d’un pays.

Dit plus simplement, le problème actuellement en France est que beaucoup d’élus ne cherchent que le prestige du poste, pas à devenir les serviteurs du peuple.

Voilà comment on en arrive à avoir des incompétents à la tête du pays, qui proposent des solutions simplistes à des problèmes complexes et, si ça ne fonctionne pas, rejettent la faute sur les chômeurs, les immigrés, les étudiants, etc.

Je me permets d’avoir un regard extérieur plutôt sévère envers la France, non seulement parce que je l’ai vue dirigée par des politiciens et politiciennes beaucoup plus brillants que ceux qu’on voit actuellement, mais aussi parce que j’ai vu et vécu dans des pays dont les régimes politiques me semblaient plus justes et satisfaisants.

Personnellement, j’ai un faible pour les régimes parlementaires, et j’apprécie quand les dirigeants ne craignent et ne méprisent pas le peuple qu’ils sont supposés représenter.

J’ai vécu dix ans en Finlande, pendant la présidence de Tarja Halonen. Elle vient réellement d’une famille d’ouvriers. Elle continuait à vivre normalement, faire ses courses, se déplacer à vélo, faire son jardin… Quand j’en parlais à certains Français, ils me répondaient parfois : « C’est normal, la Finlande est un petit pays… »

J’habite depuis quelques années en Allemagne. On ne peut pas dire que ce soit un petit pays. Pourtant, Angela Merkel, bien que de droite, a toujours su garder les pieds sur terre. D’ailleurs, elle aussi faisait ses courses. Concernant Olaf Scholz, je sais où il habite et fait ses courses. On habite dans la même ville. Quand il est devenu chancelier, ses voisins ont refusé qu’il y ait une surveillance policière dans leur immeuble.

Quand un chancelier se déplace à travers le pays, les habitants ne sont pas sommés de se cloîtrer chez eux, comme c’est parfois le cas avec Emmanuel Macron. Ce serait un immense scandale, qui rappellerait d’ailleurs une époque bien sombre.

Quant au système allemand, il favorise les dirigeant·e·s capables de faire des compromis et de créer des alliances avec des personnes aux visions différentes. Ça permet d’éloigner les profils égocentriques.

Mon plus grand souhait pour la France, c’est qu’elle soit un jour dirigé par des gens talentueux, à la hauteur, capable de communiquer entre eux, faire des compromis et qui respectent le peuple qu’ils représentent.

Cela évoque pour moi le sujet que j'avais traité dans une autre réponse (1). Ce qui est décrit dans la question a été qualifié de "sado-populisme" ou "sadopopulisme".

Il s'agit pour une petite oligarchie de proposer une politique tournée vers le passé plutôt que le futur, et destinée à augmenter les divisions et l'inégalité plutôt que les réduire.

Les dirigeants mettent en œuvre des politiques qui nuisent à ceux-là mêmes qui les soutiennent. Par exemple, en réduisant les prestations de soins de santé ou en adoptant des politiques fiscales régressives qui favorisent les riches, ce qui alourdit le fardeau des classes moyennes et inférieures.

En perpétuant l'hostilité entre les différents groupes sociaux et raciaux, les sado-populistes créent une société fragmentée moins apte à une résistance unifiée. Cette stratégie ravive souvent les préjugés historiques, donnant à certains groupes un sentiment de supériorité alors même que tous souffrent d'une gouvernance inefficace.

Cette approche sape l'idée d'un avenir collectif, ce qui accroît les inégalités et le désespoir de la société. Elle déplace la monnaie politique de la réussite vers la souffrance, perpétuant ainsi un cycle de douleur et d'impuissance.

Ces politiciens nous vendent le plaisir de haïr les faibles, plutôt que celui de travailler en commun pour que l'avenir soit meilleur.

(1) https://vortext.eu/Reponse-individuelle/1906/j-ai-mis-en-annexe-la-traduction-d-un-article-passionnant-expliquant-le-concept-de-sado-populisme-ou-sadopopulisme