Monter les pauvres les un-es contre les autres pour détourner l'attention des vrais voleurs.

Brosser l’électorat d'extrême droite pour garder le job.

Culpabiliser les pauvres pour mieux les manipuler.

Je vais donner ici mon point de vue extérieur qui, bien entendu, n'engage que moi.

Je ne pense pas que le but principal du gouvernement soit vraiment de réaliser des économies budgétaires, mais plutôt d'inciter, voire d'obliger les Français à occuper des emplois précaires et mal payés.

La France souhaite se réindustrialiser, ce qui est une excellente chose, mais elle semble vouloir séduire les entreprises étrangères en leur proposant une main d'œuvre bon marché et corvéable à merci.

Parmi ce qui a tendance à me mettre la puce à l'oreille est de voir Bruno Lemaire se féliciter des futures implantations d'entreprises qui ont été rejetées par d'autres pays européens, comme par exemple l'Allemagne, car elles ne garantissaient pas des conditions de travail et des salaires conformes à ce qui est normalement proposé pour certains types de métiers.

Un autre exemple est que Bruno Lemaire semble vouloir séduire Elon Musk dans l'espoir de l'implantation d'une Gigafactory Tesla en France alors que l'Allemagne s'en mord les doigts, justement à cause de nombreux scandales. Une Gigafactory a été récemment construite dans mon Land, le Brandebourg. Les employés y sont payés bien en dessous de ce qui est normalement proposé dans ce genre de métier, n'ont pas le droit de faire partie d'un syndicat (mais IG Metall les soutient fortement en solidarité), et sont soumis à des conditions de travail ridicules. De plus, ils n'ont surtout pas le droit d'en parler à l'extérieur. Les conditions de travail y sont tellement mauvaises que personne ne veut y travailler, ce qui entraîne un sous-effectif, rendant ainsi les conditions de travail encore pires, et ainsi de suite. Pratiquement tout le monde est opposé à son expansion, et très sincèrement, si Elon Musk ne change pas rapidement de cap, je me demande même si elle survivra au-delà de quelques années supplémentaires. Je ne mentionnerai même pas les scandales environnementaux associés à cette entreprise. Ce court article est en allemand, mais je vous le recommande vivement, même à l'aide de la traduction automatique des navigateurs : https://www.igmetall.de/im-betrieb/ig-metall-organisiert-tesla-beschaeftigte.

L'autre très grosse puce à l'oreille est la mise en place des « 15 heures d'activités hebdomadaire » pour les demandeurs d'emploi et bénéficiaires du RSA. Déjà que les stages de formation en réinsertion professionnelle étaient souvent propices aux abus et fausses promesses d'embauche, j'ai vraiment du mal à concevoir comment cette nouvelle mesure ne va pas rapidement se transformer en travail forcé à rabais et remplacer de vrais postes, avec de vrais salaires. Je ne comprends même pas pourquoi ce n'est pas déjà la source d'un immense scandale.

Ce ne sont pas des postes de dépense comparable, mais il y a quand même des choix politiques à l’œuvre.

• L'assurance chômage est une rémunération indirecte. Sur la fiche de paie il y quelque chose en moins, mais cette somme est reversée ensuite à la population. La plupart des prélèvements obligatoires sont du même type. Si on diminue les rémunérations indirecte on prend de l'argent à la population.
• L'intérêt est que cela permet à une entreprise d'augmenter ses bénéfices sans faire d'effort. Elle diminue ce qu'elle donne aux salariés de manière directe et indirecte, et améliore ses comptes. Cela permet également de baisser les salaires grâce à une plus grande masse de personnes en difficulté et obligée d'accepter n'importe quelle condition.

Voici les critiques qu'on a pu lister des dispositifs de subvention aux entreprises (qui ont un ordre de grandeur de 150 milliard par an) dans les rapports officiels https://www.vie-publique.fr/eclairage/289629-aides-publiques-aux-entreprises-un-etat-des-lieux.

les aides n'auraient pas fait baisser le coût du travail et n’auraient pas augmenté la compétitivité-prix. Elles créeraient au contraire un effet d’accoutumance, les entreprises considérant ces aides comme une rentrée courante et non comme des des gains exceptionnels ;

le dispositif de chômage partiel aurait été "dévoyé" en bénéficiant aux entreprises du CAC 40 qui ont continué à verser des dividendes à leurs actionnaires ;

la répartition des aides serait inégalitaire et inefficace, les plus grandes sociétés, par exemple, bénéficiant plus que les autres des exonérations d'impôts ;les subventions directes n'auraient ni garde-fous ni contrôle a posteriori et il serait très difficile de tracer leur utilisation par les entreprises qui les reversent dans leurs ressources globales. 

On voit un point commun avec la question, c'est l'insuffisance des contrôles. Sans changer de politique économique, et avec de meilleurs contrôles, on pourrait faire des économies en subvention et en perte de revenus liés aux évasions fiscales. Il faudrait alors renforcer les corps de contrôleurs en leur donnant plus de moyen, et en employant plus de personnel. Ce n'est pas fait car nous avons une politique traditionnelle de droite bourgeoise qui chercher à préserver et augmenter ses revenus avec le moins d'effort possible.

L'alternative traditionnelle à cette politique est de favoriser les salaires indirects. Sur le plan économique les entreprises sont également gagnantes car les revenus qu'on donne à ceux qui en ont le plus besoin sont vites dépensés. C'est une demande à satisfaire. Un entrepreneur faisant l'effort nécessaire sait en tirer parti.

La politique actuelle consiste à demander le moins d'effort possible aux plus riches.

Ajout : quelle autre solution pour l'UNEDIC ?

Je complète ma réponse car Noëli ne semble pas chercher uniquement la motivation du gouvernement, mais aimerait connaitre une solution alternative pour ce qui concerne l'assurance chômage. Voici les pistes.

1. L'assurance chômage n'est pas déficitaire. Au contraire un excédent est prévu cette année et les suivantes https://www.unedic.org/publications/previsions-financieres-de-l-unedic-fevrier-2024. Cela permettra de rembourser la dette qui est importante.
2. L'assurance chômage subit des prélèvements de la part du budget de l’État. L'argent destiné aux chômeur est détournée pour compenser la mauvaise gestion du budget et, en particulier, les subventions versées aux entreprises sans contrepartie.
3. Une politique d'augmentation du nombre de chômeur a été mise en œuvre en bloquant l'accès à la retraite de personnes de plus de 60 ans. Si on veut diminuer le chômage il ne faut pas faire le contraire de ce qui est nécessaire. https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/reforme-retraites-2023-quels-enjeux-et-impacts-sociaux-politiques-et-economiques/.

Par ailleurs, l’OFCE prévoit un accroissement à court terme du chômage et des effets récessifs qui devraient durer au moins cinq ans.

On voit que la mesure de diminution des prestations n'est pas une mesure de bonne gestion, mais une mesure liée à une idéologie politique. Elle n'a tout simplement pas lieu d'être.

L’État ne devrait pas intervenir alors que la gestion semble bonne, et ne pas prélever les ressources nécessaires au remboursement de l'endettement dans les années futures. Au contraire il devrait verser une compensation quand la baisse de cotisation ou l'augmentation du chômage est le résultat de sa politique.

Comme son nom l’indique, l’assurance chômage est une assurance, et non une rémunération. L’employeur paye fort cher pour assurer ses employés et eux même payent leur « prime » ou cotisation tous les mois.

Dès lors , mon ressenti est que l’Assureur qui est l’état, se désengage de plus en plus de sa mission d’indemnisation en « cas de sinistre ». Sans jamais, à ma connaissance, avoir fait baisser les cotisations pour autant.

Relancer l’emploi en stigmatisant les chômeurs ? J’y crois peu. Ceux qui refusent de reprendre un travail pas assez rémunéré changeraient peut-être d’avis et retourneraient travailler si les cotisations salariales et patronales baissaient drastiquement permettant ainsi de remonter les niveaux de rémunération.

Plusieurs questions se posent lorsqu’on aborde la question de l’emploi et des réformes de l’assurance chômage.

• Qu’est-ce que contient cette nouvelle loi ?

Cette nouvelle loi est la cinquième loi sur l'assurance chômage. Elle n'est pas encore appliquée, et est pour l'instant seulement à l'état de projet (prévue d'ici l'été 2024 pour application). Comme les autres, ce projet de loi prévoit une réduction de la durée d'indemnisation de 24 à 18 mois, et de la dégressivité (les aides baissent au fur et à mesure du temps). Elle prévoit également des conditions plus strictes pour les refus d'emploi.

• Les réformes passées sont-elles efficaces ? Le chômage a-t-il donc baissé ?

Si on prend le taux de chômage stricto sensu, oui il a baissé. Quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, il était autour de 9% et il est aujourd'hui à 7%. Mais attention, ce chiffre est à relativiser. Et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il fait de l'assurance chômage l'alpha et l’oméga de la politique de l'emploi (c'est la cinquième loi), faisant reposer sur le seul demandeur d'emploi la responsabilité du chômage, et donc pas de l'état.

Et ensuite, parce que d'autres éléments ont artificiellement fait baisser ce taux de chômage: la hausse de l'auto entrepreneuriat, le nombre plus important de radiations, ou encore pour les jeunes une augmentation du nombre de personnes en alternance. A voir notamment la vidéo d'Elucid à ce sujet.

De plus, le taux de personnes qui fraudent est relativement faible autour de 10% environ. Si le gouvernement tient absolument à augmenter le nombre de contrôles, cela se fait au détriment d'un accompagnement individualisé, avec pour rappel un nombre de personnes travaillant à Pôle Emploi en baisse, et qui a été décidé par ce gouvernement.

• Est-ce qu’il y a d’autres solutions ?

Oui, il faut davantage accompagner les personnes en recherche d'emploi. Un peu comme ce que font les pays scandinaves avec la flexisécurité. Mais il faut aussi faciliter l'embauche des personnes. La baisse des charges, spécialement orientées vers les PME, avec un résultat net faible, est également une idée. Par ailleurs, il faut investir massivement dans la formation professionnelle (son budget a été réduit par le gouvernement), et dans l'éducation notamment dans l'enseignement supérieur pour s'adapter aux nouveaux défis du marché du travail. Enfin, il faut une hausse des salaires, le salaire médian en France étant relativement faible pour un pays développé (on peut penser par exemple à "forcer" les entreprises à redistribuer la baisse de charges en hausse de salaire). A voir également la comparaison faite par ATTAC par rapport aux autres politiques possibles d'être menées pour trouver des sources de financement, et qui été bien illustrée déjà dans la question

Sources:

https://www.previssima.fr/actualite/assurance-chomage-nouveau-durcissement-a-prevoir-dans-les-prochains-mois-a-quoi-sattendre.html

https://www.youtube-nocookie.com/watch?v=ePU32cKdtPs

https://x.com/caissesdegreve/status/1763896333583138884?s=20

https://x.com/attac_fr/status/1763880713978327500?s=20

https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/les-experts/les-experts-assurance-chomage-nouvelle-reforme-a-venir-28-02_VN-202402280322.html

Il n'y a pas de raisons "économique" ni "rationelle". Simplement, certaines personnes aiment à en brimer d'autres, ou à les stigmatiser en fonction de catégories. Monsieur Macron s'en est déjà pris aux pauvres ("des maisons moins bien isolées pour les pauvres") demandeurs d'emplois, aux retraités, etc. Il n'a toujours pas aboli les coridas ni l'heure d'été, ce qui prouve amplement sa motivation de nous brimer.