On ne sait pas mesurer l'intelligence, et on a bien du mal à définir ce que c'est réellement. Les tests de QI n’admettent pas une opinion nuancée en général. S'il s'agit de trouver le nombre suivant d'une suite il y a toujours plus qu'une possibilité, mais parmi ce qui existe les conventions culturelles font qu'une est préférée.

Un exemple 1,2,3,4, ? Culturellement 5 sera considéré comme la bonne réponse au test, mais il y a de nombreuses autres possibilités. Pourtant si on ne répond pas 5 la réponse sera considérée comme fausse.

On fait parfois des questions de logique verbale. Exemple : si un philosophe et une mammifère, est-ce que cela signifie que tous les mammifères sont des philosophes ? Ce n'est pas une question à négliger car ce type d'argument faux est souvent utilisé à toute occasion, mais cela ne suffit pas à définir ce qu'est une compréhension nuancée des choses.

Si on invente un test valable, pourquoi ne pas le diffuser, mais il ne faudra pas dire qu'il s'agit d'une mesure de l'intelligence, même si le fait de comprendre les nuances est une qualité précieuse.

Aujourd'hui, la société semble poralisée, divisée. On a une certaine violence sociale qu'exerce l'état par des décisions qui abîme le tissu social. Si bien que le ressentiment envers nos dirigeants est presque prépondérant. Les autres partis vont apporter chacun une réponse à un sujet, calquée sur leur propre ideologie. Là où la majorité des citoyens quant à eux, ne votent non pas par conviction. Mais bien par défaut.

Je pense que tout cela illustre bien à quel point nous avons du mal à comprendre le monde, qui par ailleurs semble nous échapper. Avoir une opinion affirmée sur un sujet demande de faire preuve d'honnêteté intellectuelle. C'est-à-dire d'avoir les arguments des différents camps, et de choisir ceux qui correspondent le plus à nos valeurs.

Mais la complexité du monde, le fait que nous ayons dû mal à le comprendre, à véritablement saisir les tenants et les aboutissants, et à agir de manière tangible sur lui, fait qu'avoir une opinion sur un sujet précis est assez difficile.

Il y a eu une excellente émission de C ce soir, sur la nuance et la polarisation du débat politique : https://open.spotify.com/episode/3M4orLWiyIGxVP2Nm4u5UO?si=0dv0-Q-WTciI7dofykxOWQ

Oui, certainement :-)

Encore que ce ne soit pas si simple.

On définit souvent l'intelligence par la capacité de faire des raisonnements logiques, sous-entendus Aristotéliciens (Booléens). En fait ce n'est pas si simple: si on ne pose pas les bonnes questions, cette forme d'intelligence ne sert à rien. Je l'ai bien vu chez les Mensa, sensés fournir des solutions à la société, mais où on s'occupe principalement de jeux en évitant les sujets brûlants comme la politique ou la spiritualité. On l'a vu aussi chez les brillants ingénieurs et scientifiques qui ont construit les centrales nucléaires, mais inbus de leur supériorité intellectuelle au point d'être incapables de comprendre pourquoi les gens s'y opposaient.

Comment faire alors?

Tout d'abord une opinion est une névrose, c'est à dire un entraînement d'un de nos circuits neuronaux, qui nous fait aimer une vision du monde, et détester les visions contradictoires. Ainsi une névrose peut filtrer nos perceptions afin d'éviter les doutes ennuyeux et les contradictions. Par exemple à un repas une femme se baisse pour ramasser un objet tombé sous la table, et elle voit la main de son mari dans la culote d'une autre femme. Cette femme m'a expliqué plus tard que elle avait bien vu la scène, mais face aux terribles implications, son cerveau avait refusé d'accepter le fait et d'en tirer les conclusions. Haroun Tazieff raconte des "blancs" similaires lors de l'exploration du gouffre de la Pierre Sait Martin, où il ne "fallait pas" examiner le boulon qui devait tuer Marcel Loubens.

En plus, une opinion peut se contracter sur un fait unique, par exemple croiser une personned ésagréable d'une autre race va déclancher une névrose de racisme, avec l'aide d'autres erreurs de jugement comme les généralisations abusives. C'est ainsi qu'une névrose d'opinion se forme, à partir d'un fait unique bénin et vite oublié.

Beaucoup de gens se forment ainsi des opinions au hasard, péremptoires, sur tout un tas de choses, souvent même contradictoires: religion, science, société, comportement, etc. Ils sont ensuite incapables d'en changer, et ils enquiquinent tout le monde avec, en pensant que nous sommes très mauvais de penser différemment d'eux. Ces gens sont très stupides.

Toutefois, la capacité à raisonner logiquement peut aider à dépasser cet état lamentable. On peut par exemple recouper des information sur des sujets d'actualité, par exemple l'Ukraine ou Gaza. Dans ce cas, la seule propagande des deux bords ne permet pas de trancher, il faut raisonner, repérer les contradictions, etc. Je pense que ceci est le minimum pour ne pas être considéré comme un idiot comme dans le cas précédent. Encore que les gros enjeux et les fortes orientations générales comme droite/gauche ou la religion, rendent la chose difficile car il faut démonter patiemment tous les mensonges que nos névroses ont créés dans notre propre cerveau. Ainsi même des cientifiques instruits ne voient pas le problème du nucléaire, ou restent coincés dans le matérialisme, des choix profonds qu'ils ont fait et dont la remise en cause ruinerait leur vie... pensent-ils.

L'introspection permet d'examiner nos réactions sentimentales, de prendre conscience de nos névroses, et comment elles colorent le monde de sentiments parfois forts. Il n'est pas toujours simple d'en prendre conscience, mais une fois qu'on a repéré une névrose, elle n'a qu'a bien se tenir: quelques mois de visualisations positives (spiritualité) ou de visualisation dirigée (neurosciences) suffisent à les éliminer. C'est ainsi que je me suis guéri du racisme qu'on m'avait inculqué étant enfant. Tout seul, dans les années 1970 on n'avait rien de tout ça.

Quand on commence à réfléchir sur le monde, on se rend vite compte que la logique Booléenne n'y suffit pas. Posons par exemple la question: est-il mieux d'être un homme, ou une femme? Une telle question n'a pas de réponse en oui-non booléen. Elle ressort d'un autre type de logique: la dialectique Yin☯Yang. Une telle dialectique n'oppose pas le vrai avec le faux: les deux termes ont une égale valeur de vérité, ou de bien. Dans une situation précise, l'un des deux termes l'emporte, mais l'autre reste sous-jacent, donnant son sens à celui qui s'exprime. Par exemple dans une dialectique discipline☯liberté, la discipline aide à accomplir le but que nous avions librement choisi, ou bien la liberté donne une direction à l'effort discipliné. L'exemple classique est la température, où on aime le sauna après une journée au froid, ou au contraire une douche froide après une journée à suer. La dialectique Yin ☯Yang est d'origine Taoïste, et elle est arrivée en France dans les années 1970, via le Zen macrobiotique. Mais elle est aussi connue des Bouddhistes et d'autres religions. Elle a été retrouvée indépendament au 11eme siècle en Espagne, inspirant la Cabale Hébraïque. De là elle a été transmise par les Francs Maçons, jusquu'à... napoléon, qui a établi la structure du tribunal d'après le temple maçonnique, c'est à dire une dialectique accusation☯défense, sévérité☯mansuétude, etc. De fait, le tribunal est par excellence le lieu où il faut prendre des décisions nuancées entre des éléments contradictoires.

Il est certain que de disposer de tels outils intellectuels donne une longueur d'avance sur les névrotiques. Cela permet par exemple d'éviter de transformer le féminisme en suprématisme féminin, ou le racisme anti-noirs en racisme anti-blancs (Ma page sur ce sujet, écrite il y a 20 ans, et... prophétique). Ou de tomber dans cette cruelle polarisation politique droite-gauche qui bloque notre société, empêchant les solutions d'aboutir. Par exemple d'avoir étiqueté l'écologie "de gauche" a été une manipulation mentale de génie, qui a produit 40 ans de retard dans ce domaine, et on n'en est pas encore sorti.

Voir mes pages sur les formes de logique non-Aristotéliciennes.

Une personne qui maîtrise les précédents peut se dire intelligente. Mais il y a encore bien mieux:

La pensée non-conceptuelle est capable de considérer simultanément plusieurs "opinions" différentes. Plus exactement elle joue avec plusieurs systèmes conceptuels (systèmes axiomatiques pour les matheux, ou simplement des théories dans le language courant), au lieu de se faire une "opinion" pour l'un et contre les autres. On pourrait comparer ça à un "mélange quantique" entre plusieurs théories (attention que ce n'est qu'une métaphore, pas de la soupe quantique).

C'est très pratique dans les situations incertaines, où des réponses nuancées permettent de sauver la situation en cas d'erreur.

Beaucoup de situations sociales ne peuvent s'appréhender que de cette façon. Les psychologues le savent bien, eux qui ont produit quantité de théories toutes contradictoires dans leur formulation, mais quand même chacune adéquate à décrire une partie des faits. Vu le caractère fondamentalement non-Aristotélicien de ce domaine, il ne peut pas y avoir une théorie Aristotélicienne unique le décrivant. (Mais ce n'est pas la pagaille non plus, d'ac?)

Le fin du fin est à propos de la haute spiritualité, en particulier de la Transcendance. "Dieu" selon les uns, "la Vacuité" ou "la Force" selon d'autres. Ces formulations semblent contradictoires au moldu de base, qui alors "prend parti" pour l'une ou pour l'autre, au hasard. Elles décivent pourtant chacune un aspect de la Transcendance. Et les contradictions n'existent que dans notre esprit conceptuel, pas dans la réalité de la Transcendance. Pour voir comment, admirer les meugnons petits diagrammes sur mon chapitre sur la pensée non-conceptuelle.

Il y a encore peu, la pensée non-conceptuelle était considérée comme une réalisation spirituelle, le genre de trucs dont il ne faut pas se vanter. Je prend sur moi d'en parler, car aujourd'hui c'est la seule façon de résoudre beaucoup de problèmes, entre autres sur la cohabitation des différentes religions. Et en le partageant aul lieu de le garder pour moi, nous avancerons tous ensemble.