Je ne peux dire que je préfère l'une ou l'autre de ces personnalités qui vivaient à un moment étonnant et extraordinaire de l'histoire. Je ne les déteste pas non plus. Je trouve leurs histoires fascinantes, mais je n'arrive pas à me mettre à leur place, et je ne sais pas ce que j'aurai fait dans la même situation.

Entre Robespierre et Danton, préférer un corrompu aux idées changeantes plutôt qu'à un homme qui n'a jamais dévié, c'est étonnant. Après, je n'ai rien contre Danton. Je pense que tous deux ont essayé de réagir aux évènements exceptionnels de leur époque.

L'un a préféré continuer d'appliquer ses principes, quoi qu'il en coute ; l'autre préférait les compromis. Les deux méthodes sont bonnes, mais Danton, en plus, était corrompu. On sait qu'il a touché de l'argent de la part de la Cour (qui lui ont servi à rembourser ses dettes et acheter des biens nationaux). Et j'ai toujours un peu de mal avec la corruption, quelle que soit la cause servie par le corrompu.

Robespierre est, à mon avis, l'une des personnes les plus maltraité de la Révolution. Il est devenu le symbole de la terreur, alors qu'il n'en était que l'un des rouages, et qu'il ne l'a pas mis en place. De plus, il n'a jamais eu le pouvoir dictatorial que les images d'Epinal lui donne.

"Robespierristes, anti-robespierristes, nous vous crions grâce : par pitié, dites-nous simplement quel fut Robespierre."

Marc Bloch

En fait, difficile de ne pas avoir un avis sur lui. Pour les uns il est la Révolution dans ce qu'elle a de pur et d'intransigeant, et pour les autres c'était un monstre pervers. Dans tous les cas, il est l'incarnation de la Révolution.

Je vous invite, si vous avez le temps, à écouter ce podcast, qui permet de replacer l'homme au milieu des abus qu'on lui prête, et qui ne se sont pas arrêtés à sa mort. Rappelons que ceux qui l'abattent ont bien profité de sa présence, et ont continué sa politique de Terreur, terreur que lui même n'a jamais voulu, même si il l'a laissé faire.

On a une image de Robespierre en dictateur. Or, il ne l'a jamais été. Il n'a jamais gouverné seul : il était l'un des douze membres du comité de Salut Public, et les propositions du comité étaient soumises à l'approbation de la convention.

C'est donc tout un système qui, sans aucune coercition, a soutenu le comité. Bien sur il avait de l'influence, mais il n'avait pas le charisme d'un Danton.

Si Robespierre avait été un tyran, un réel tyran, un dictateur sans aucune limite à son pouvoir, ses opposants auraient été tués dés la moindre menace. Ce n'était pas le cas, car Robespierre ne s'est jamais considéré comme un dictateur - même au sens romain du terme - et il avait une sainte horreur de l'adulation des foules.

Bref, j'en ai marre qu'on reste dans cette vision héritée des Thermidoriens et des Ultras Royalistes concernant Robespierre. Il était un homme ordinaire qui s'est retrouvé dans une situation extraordinaire et qui, avec d'autres, a cru que sa voie était la seule pour sauver des acquis politiques devant profiter au peuple. Car Robespierre - et cela se voit dans ses plaidoiries avant la Révolution - était avant tout un défenseur des "petits" face aux puissants.

Quant à Danton, qui est souvent dans ce genre de question le "gentil" face au dictateur Robespierre, c'est autre chose. Sur le sujet, merci Michelet, et la IIIe République. Celle-ci, née d'un malentendu, aurait eu du mal en glorifiant Robespierre et préfère donc mettre Danton à l'honneur.

Danton n'était pas un tyran. Certes… C'était un corrompu, qui a pillé la Belgique quand il y a été envoyé, non sans bafouer la volonté populaire belge en forçant un rattachement à la France.

Danton et Robespierre étaient tous les deux des hommes de conviction. Mais l'un était honnête, incorruptible, alors que l'autre se servait allègrement pour son enrichissement personnel.

On m'excusera de préférer l'Incorruptible.

Et vous, législateurs, souvenez-vous que vous n'êtes point les représentants d'une caste privilégiée, mais ceux du peuple français, n'oubliez pas que la source de l'ordre, c'est la justice, que le plus sûr garant de la tranquillité publique, c'est le bonheur des citoyens, et que les longues convulsions qui déchirent les États ne sont que le combat des préjugés contre les principes, de l'égoïsme contre l'intérêt général ; de l'orgueil et des passions des hommes puissants contre les droits et contre les besoins des faibles.

ILS ÉTAIENT AMIS

Je ne peux pas juger ces deux hommes hors du commun. Ma vision voit le monde avec les préjugés du 21ème siècle alors qu'ils ont vécu fin 18ème.

Si j'étais né en 1758, qu'elle aurait été mon attitude pendant la révolution ?

Avant la question, je n'avais aucune préférence. J'ai relu leur biographie. Mon opinion n'a pas changé. Quoique...

Je crois que j'aurais préféré fréquenter Danton, il était plus drôle.

De plus il a tenté de réconcilier les extrêmes.

Robespierre avait une vison égalitariste de la société, beaucoup plus sympa.

Malheureusement il a instauré la terreur.

Cc monsieur, moi j’admire Danton pour sa modération et sa lutte contre la Terreur. Au moins on est deux, 🤣 ! Moi-même 😂 !