Je ne m'en rappelle pas. A priori elle a provoqué une polémique, je ne m'en souviens pas.

La campagne s'adressait aux filles, en substance elle veut dire que l'on peut être à la fois Barbie et scientifique éminente. C'est du second degré, il est évident qu'en dehors de la cible visée, le retour sera essentiellement négatif.

Est-ce que la cible concernée l'a appréciée et comprise ? On ne le saura jamais. La vidéo n'est pas resté longtemps.

L'objectif est d'atteindre une parité des sexes dans le monde de la recherche. C'était une première tentative, depuis l'Europe a persévéré dans cette voie. Il faut espérer que les préjugés s'étiolent avec le temps.

Moi j'aime bien le clip (rythme, image, musique), est-ce que présenté sans explication j'aurais saisi l'idée ? Peut-être pas au premier visionnage, surtout que je fais un blocage sur l'anglais quand c'est un slogan, j'ai toujours un doute sur la pertinence de ma traduction.

De toute façon je ne suis pas une fille et en plus je suis déjà convaincu que l'intelligence n'a pas de sexe.

Il est difficile de savoir si cette campagne précisément a fait son effet. Il faudrait interviewer des décideurs en science, si ils s'en rappellent, si elle a contribué à les faire changer d'état d'esprit.

Pour la vidéo proprement dite, je dirais qu'elle vieillit mal: musique cracrapugnesque, et surtout les stéréotypes sur les femmes, qui feraient hurler aujourd'hui: talons-aiguille, rouge à lèvre, poses sexy, mini-jupes moulantes, etc. Bref, le genre de choses que l'on voit dans les défilés de mode parisiens, le genre de femmes qui me feraient fuir si elles me proposaient.

Ce n'est pas du tout ce que l'on voit dans les articles de sciences: des jeunes étudiantes comme tout le monde, des «maîtresses d'école», etc. Ce n'est pas non plus le genre de musique que les scientifiques mettent dans leur vidéo: on y entend souvent du space-ambient, jamais du disco.

Par contre il est bien visible que différentes campagnes menées depuis des dizaines d'années finissent par porter leurs fruits: dénonciations des directeurs phallos, articles sur la répartition des résultats entre les sexes, analyses sur les différences de salaire, etc.

Je n'avais pas vu cette campagne.

Je trouve le spot très attractif, humoristique, un brin provocant, bien fichu. Parfait donc pour attirer l'attention. On sent la patte d'une agence de com de haut niveau.

Mais je trouve la conclusion "Science, it’s a girl thing!" bien trop sommaire et le fait de la mettre en anglais maladroit.

Je ne suis pas certain que les filles de l'époque (et je ne parle même pas de leur parents) aient pu être séduites par le fond du message.

Mais je ne suis pas une fille ;-)

Si je comprends le but de la campagne c'est d'encourager les femmes à plus s'orienter vers les domaines qui concernent la physique, l'astronomie, la chimie ou la biologie.

Je connais la problématique, mais ne me souvient pas d'une campagne en 2012. En France l'année avait une actualité politique chargée, et c'était le sujet principal de préoccupation.

En cherchant je vois un site de 2020 ou cette campagne est reprise, mais je ne connais pas son status. Il cite l'exemple allemand https://science-girl-thing.eu/

Je vois un article de 2012 qui est critique quand à la vidéo, qui aurait été retirée en 2012 https://www.mysciencework.com/omniscience/science-it-s-a-girl-thing-si-loin-de-la-cause-femmes-et-science

S'il s'agit de décrire la réalité la vidéo n'a aucun intérêt, mais ce n'est en général pas le but premier de ce type de réalisation. Il faut avant tout faire parler du sujet pour susciter l'intérêt et le débat. C'est pourquoi les communications publicitaires ont souvent un ton provocateur et accrocheur. Elles encouragent à réagir pour attirer l'attention.

De ce point de vue la vidéo n'a pas atteint l'objectif, car elle a été très peu vue d'après l'article de 2012. La compagne était donc mal menée. Si l'intention était de provoquer pour attirer l'attention il fallait prévoir la suite et après une phase de "buzz" lancer le vrai débat et encourager à poser les vraies questions.

Je souhaite partager ma perspective personnelle en tant que femme, étant donc une cible potentielle de ces campagnes de sensibilisation.

Il me semble que l'intention première derrière cette campagne était de briser certains stéréotypes selon lesquels la science est perçue comme un domaine austère, ennuyeux et dominé par les hommes. La raison précise pour laquelle ils ont identifié ce cliché comme le cœur du problème m'échappe, mais à mon avis, ils sont tombés à côté.

Il existe de nombreuses jeunes femmes passionnées par les sciences, et il n'y avait donc aucune raison d'édulcorer les filières scientifiques pour attirer celles qui seraient d'avantage intéressées par la mode et les paillettes (on peut parfaitement aimer la science ET la mode).

Le véritable enjeu, selon moi, réside dans le manque flagrant de représentation féminine dans les sciences, en partie à cause de l'effet Matilda, qui minimise ou ignore les contributions des femmes dans la recherche.

Un autre aspect concerne l'éducation. Dès le plus jeune âge, les filles sont moins encouragées que les garçons à s'intéresser aux matières scientifiques. Cette tendance se reflète également dans la difficulté à trouver des jouets scientifiques qui ne soient pas genrés, bien que les choses commencent enfin à changer un peu (garçon sur l'image d'illustration des boîtes, mentions « pour les garçons », etc.).

Cela fait que dans la vie quotidienne, les hommes semblent généralement plus à l'aise pour discuter de sujets scientifiques, que ce soit entre amis ou en ligne, et ce, même sans détenir de connaissances approfondies.

Un autre point critique est la crédibilité accordée aux femmes dans le domaine scientifique. J'ai observé que, même lorsqu'elles sont hautement qualifiées, certaines femmes parmi mes connaissances personnelles doivent parfois modifier leur apparence, en se vieillissant ou en portant des lunettes non prescrites, pour être prises au sérieux par leurs étudiants ou certains collègues.

Un autre exemple frappant de ce biais de genre concerne la programmation : une étude a révélé que les contributions (pull requests) sur GitHub faites par des femmes étaient plus susceptibles d'être acceptées que celles des hommes, à condition que leur genre ne soit pas identifiable. Si leur genre est apparent, leurs contributions sont moins acceptées que celles de leurs homologues masculins.

Je pense qu'une campagne efficace aurait pointé le doigt sur ces problèmes afin d'encourager les discussions sur le fond. Par ailleurs, je pense que toute la société, hommes et femmes, a tendance à avoir ces biais, parfois sans s'en rendre compte. D'où l'importance d'un dialogue profond sur le sujet.

Pour finir sur une note optimiste, je constate au quotidien des progrès notables dans les mentalités, y compris concernant ma situation personnelle. Ces observations me rendent optimiste quant à l'avenir et à l'évolution de la situation.