Réponse à la question : Est-ce que notre société perd l'usage de l'écriture, et peut-être de la lecture ?
L'écriture manuelle décroît. C'est sûr.
En revanche l'apparition du numérique a re-boosté l'écrit que le téléphone avait fait reculer.
C'était hier.
Le 14 mars, écrit 3/14 en format de date américain, dérive de l'approximation de π à trois chiffres en base décimale 3,14. Les fêtes ont lieu dans les départements de mathématiques de diverses universités à travers le monde(1).
Avez-vous une histoire à raconter à propos du nombre Pi ?
Vous rappelez-vous quand vous avez fait sa découverte ?
Pensez-vous l'avoir oublié après avoir fait sa connaissance ?
Image : https://lh4.googleusercontent.com/-Oo_-4HXYDGo/TX561oPrUMI/AAAAAAAAGAA/bBxQ6mHFeoc/s1600/PiBeRational_Fullpic_1.gi...
Continuer à lireDans une série, un personnage a dit la phrase que quand on est amoureux, on est jaloux(se) et que ça vient du fait d'avoir peur de perdre son/sa partenaire.
Est-ce vrai pour vous ?
Certes, je ne prends pas pour vrai. Mais je n'ai ressenti dans mes souvenirs qu'une fois de la jalousie dans le cadre d'une relation.
Je n'ai pas eu beaucoup (une main) de relation et je me pose alors la question de savoir si j'ai effectivement aimé ces personnes. Pour moi, la jalousie est un vilain défaut. Comme un vieux fromage au frigo qui laisse son odeur, la sentir une fois très ponctuellement et discrètement passe encore, mais impossible pour moi de me projeter avec une personne jalouse même un peu.
Après, j'ai toujours eu du mal avec les émotions. Peut-être est-ce le manque d'attachement qui m'empêche d'être jaloux.
Dans d'autre domaine, il m'arrive d'être jaloux et je tâche de corriger ça quand je m'en r...
Continuer à lireRéponse à la question : La planète des homo sapiens ?
Une chose m'interpelle dans cette opinion : la découverte de cet état de fait.
Car je ne vois aucune différence entre ce qui est dit dans le livre et autrefois.
Mon souci est de rattaché cela à l'Humanité. Car l'Humanité qui lit, c'est 200 ans (car l'alphabétisation des masses n'est pas plus ancienne), sur 100 000 ans d'existence.
alors oui, les réseaux, les machines, poussent aujourd'hui l'humanité lettrée à la dispartion. On va retrouver la situation d'avant l'alphabétisation de masse : une vaste population peu éduquée et quelques personnes très éduquées qui continueront de lire et de réfléchir.
Mais le problème vient de l'inadéquation entre les systèmes politiques et cette future situation d'abêtissement des masses.
Et alors qu'auparavant le système politique se fichait bien de l'avis de cette vaste population, aujourd'hui c'est cette vaste population qui octroie le pouvoir.
Atten...
Continuer à lireRéponse à la question : Connaissez-vous les films du studio A24 ? Quels sont vos films préférés de ce studio ?
A24, c'est ce studio qui commence à se faire une place. Mélangeant film indépendant et film à budget, il apparaît souvent comme des propositions de cinéma, souvent à concept. Bien que parfois, ce soit juste des histoires atypiques.
D'abord quelques mentions honorables:
Moonlight, sur l'évolution d'un afro-américain de sa jeunesse au début de l'âge adulte. Très bien réalisé, très belle histoire. Pearl, qui montre qu'on peut faire une suite d'un film d'horreur très intéressant, bien qu'il montre quelques limites, notamment sur le fait qu'il en fasse un peu trop. Héréditaire, un bon film d'horreur, portée par une réalisation où l'ambiance cauchemardesque est très bien retranscrite. The Florida project, un très bon film sur la marginalité, et où on montre une Amérique désœuvrée, et en quête de sens
Voici quelques films très intéressants de ce studio:
Close:
Continuer à lireRéponse à la question : Dans la forêt, il y a des champignons et des châtaignes ?
Ici en Cevennes on trouve énormément de châtaignes. Mais issues de " bouscasses". C'est à dire de rejets poussés au pied du fut principal mort ou coupé du temps de la coupe des châtaigners pour l'extraction du tanin.
On a donc le fruit du porte-greffe né des hasards de la fécondation. Le fruit est donc rarement bon. Pareil pour les fruits des " cabasses" qui ont poussé spontanément et n'ont pas été greffés.
Les gros arbres greffés se font rares. Maladies ( encre et chancre) et changement climatique.
Ce n'est pas toujours clair pour tout le monde: on greffe un arbre pour être sur du patrimoine génétique du fruit obtenu. Le greffon est donc un clone, prélevé sur un arbre lui-même greffé. Un type un jour a créé une variété ou l'a obtenu par hasard et c'est depuis la même variété qui passe d'arbre en arbre.
Il n'y a guère qu'avec les pêches qu'on peut obtenir des arbres donnant des fruits corrects car le pêcher est auto-fertile . Il se féconde lui même .
Connaissez-vous un jeune qui a souffert d'une erreur d'orientation ?
Selon Le Monde, Parcoursup répertorie 24 000 formations. Face à cette variété, nombre d'élèves sont perdus et peinent à formuler leurs vœux. De plus, ils choisissent souvent des formations qui ne sont pas adaptées à leurs capacités et voient leurs candidatures refusées. Les conséquences sont dramatiques : déceptions, années perdues, abandons des études, etc. Le dispositif d'aide à l'orientation ne parvient pas à éviter ces pièges.
Une IA pourrait aider les étudiants à formuler leurs vœux et augmenter leur taux d'acceptation. En effet, l'intelligence artificielle excelle à prédire un évènement futur en fonction de résultats passés, quand elle dispose d'un volume de données important. Ainsi, une IA sera...
Continuer à lireSelon un sondage réalisé fin février par Abacus Data sur un échantillon de 1 500 personnes, 44 % des Canadiens interrogés se disent favorables à l'idée de rejoindre le bloc des Vingt-Sept, tandis que 34 % s'y opposent(1).
Que pensez-vous de l'idée d'associer le Canada à l'Union Européenne ?
On voit sur la carte que le pays est plus proche géographiquement que les USA (2), et il y a plus de proximité culturelles...
...
Continuer à lireAvant de continuer la création de la version mobile de VortexT 📱, j’ai voulu ajouter deux nouveautés qui me sont régulièrement demandées par les Textivores.
Les brouillons
Les questions et les réponses sur VortexT peuvent être particulièrement longues et élaborées. Vous avez désormais la possibilité de sauvegarder un brouillon de votre rédaction.
Tous vos brouillons sont accessibles à partir du menu déroulant ou de la page suivante :
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Sauvegarder une question vous amènera vers cette page. C’est sur celle-ci que vous trouverez votre question en cours de rédaction et pourrez la peaufiner. La publication de votre question vous redirigera vers la page d’accueil, d’où v...
Continuer à lireNous n'avons jamais eu autant de détenus. Mais le sentiment d'insécurité est toujours présent.
Il y a un vrai problème de récidive, ainsi que de condition de vie des détenus.
Comment y remédier ? Peut-on vivre dans une société plus sûre ?
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La surpopulation carcérale. Problème numéro un
Construction de nouvelles prisons.
Le problème numéro un en Suisse, c'est la surpopulation carcérale dans certaines zones
J'avais lu un article il y a quelques années.
Mon canton et ma ville ne respectent pas la CEDH.
Pour mon canton et ma ville.
En juillet 2023, le canton affichait un des taux de surpopulation carcérale les plus élevés de Suisse (114%). Le dernier rapport de la Commission des visiteurs du Grand Conseil vaudois (CVGC) faisant état pour sa part d’un taux d’incarcération de 166% enregistré à la prison lausannoise du Bois-Mermet.3 Cette surpopulation engendre non seulement des conditions alarmantes au sein des prisons, mais aussi une utilisation accrue des zones carcérales lausannoises.
Et le canton s'en fout.
Conditions contraires à la CEDH. Les deux zones carcérales de Lausanne ont été maintes fois dénoncées pour leurs conditions de détention inhumaines. Cellules souterraines de 7 m2 sans eau courante, à l’aération insuffisante et aux lumières constamment allumées – y compris la nuit –, où les personnes sont enfermées seules 23h/24. Elles y sont constamment filmées et ne peuvent sortir qu’une heure par jour dans une cour grillagée. Les visites sont interdites, sauf pour l’avocat·e.4
Le Tribunal fédéral a reconnu que ce mode de détention «constitue sans conteste un traitement dégradant» en violation de l’art. 3 CEDH.5 Malgré ces critiques, les autorités cantonales vaudoises s’accommodent de cette pratique illicite en octroyant un dédommagement à titre de réparation pour tort moral aux personnes enfermées qui le demandent
Source (2023)
Niveau suisse l'occupation total est de 94.9%
Déjà en 2018, les cantons romands avais les même problèmes et les mêmes accusations de la CEDH.
L’arrêt du Tribunal fédéral du 24 février 2014, jugeant les conditions de détention de deux détenus de la prison de Champs-Dollon inhumaines ou dégradantes (contraires à l’article 3 de la CEDH) a donné une dimension nouvelle au débat sur la surpopulation carcérale en Suisse. Si en 2014, le taux d’occupation des prisons est repassé en dessous des 100% pour toute la Suisse (95.7%), les cantons de Genève et de Vaud ne parviennent pas à désengorger leurs prisons surpeuplées.
Mais Vaud et Genève on annoncé prendre des mesures pour la création de place (au regard de l'article ci-dessus de 2023, ça ne semble pas avoir porté leur fruit).
Dans les cantons de Genève et Vaud, des projets de construction de nouvelles places de prison sont prévus d’ici 2017 et 2025.
Jusqu'à 215% d'occupation en Suisse latine.
Si dans le Concordat de la Suisse centrale et du Nord-Ouest, le taux d’occupation des prisons a diminué de 14 points en 2014 par rapport à 2013 - pour atteindre 86% - la situation ne s’améliore pas en Suisse latine. Dans ce concordat, le taux d’occupation des prisons atteint 117% (soit un point de plus qu’en 2013). À titre d’exemple, 809 personnes étaient détenus dans la prison de Champ-Dollon en 2013 pour 376 places, soit un taux d’occupation de 215%. Pas d’amélioration notable en Suisse oriental, où le taux se maintient à 85%.
Qui sont les détenus en 2018.
- Sur 100 détenus en 2014, 73 étaient des étrangers. Si le taux de détenus étrangers est si élevé, c’est parce que les suisses et étrangers qui résident légalement en Suisse sont le plus souvent condamnés à des peines en milieu ouvert, selon une étude de 2006 des chercheurs de l’université de Berne.
- Moins de 5% des détenus sont des femmes.
- Sur l’ensemble des détenus en Suisse, 27% sont en détention préventive. Ce qui signifie qu’ils sont en attente de jugement et présumés innocents.
- 0.4% des détenus sont des mineurs. Le plus souvent, les mineurs sont placés en institution - souvent dans un établissement d'éducation - plutôt qu'en prison. En 2014, 480 mineurs étaient placés en dehors de leur famille pour une infraction au droit pénal des mineurs
Les recommandations :
La Cour Européenne des droits de l’Homme considère que les détenus doivent être emprisonnés dans des conditions décentes et humaines. C’est-à-dire que les cellules ne soient pas trop petites (4m2 par personne étant le minimum), que les fenêtres ne soient de taille convenable, que les détenus aient au minimum une heure de promenade par jour, ou encore qu'ils aient accès aux sanitaires, à un médecin, etc.
Source RTS
Les 4m2 ne sont pas respectées pour 157 cellules d'une prison à Genève.
Jusqu'alors, les cellules individuelles de la partie Nord-Sud de la prison étaient censées mesurer 12 m2, permettant ainsi d'y héberger trois prisonniers en respectant les décisions du Tribunal fédéral (TF) qui exige une surface minimale de 4 m2 par détenu.
Or, rapporte la Tribune de Genève, le nouveau calcul constate que 157 cellules font en fait 10,18 m2, ce qui laisse 3,39m2 d'espace vital par prisonnier et est en contradiction avec l'arrêt du TF.
En 2010, c'est pour cette seule prison 210% d'occupation.
En 2010, la prison accueillait 567 détenus, soit un taux d'occupation de 210 %
10ans plus tard, ils sont plus nombreux.
En mars 2020, la prison était occupée par 657 détenus. En raison de la pandémie de Covid-19, les autorités pénitentiaires. judiciaires et policières genevoises décident de limiter le nombre d'incarcérations au sein de l'établissement, ceci afin d'éviter une crise sanitaire. L'occupation quotidienne de la prison diminue alors, passant rapidement à 643 puis 597. En juin 2020, le nombre de personnes détenues est ainsi de 470. Cette occupation remonte après l'allègement des mesures de confinement au cours de l'été pour s'établir à plus de 600 en novembre.
La surpopulation est un problème chronique pour ce canton et cette prison qui est devenue un symbole de cette problématique.
La surpopulation de la prison de Champ-Dollon est ancienne et s'explique en partie par les politiques de constructions pénitentiaires des cantons romands. À partir des années 1960, les différentes instances ont décidé de mutualiser leurs efforts en matière de construction. L'idée était que chaque canton prenne à sa charge la construction d'un ou de plusieurs établissements spécialisés (ex : détention provisoire, détention des condamnés, incarcération des mineurs) puis accueille les détenus des autres cantons en son sein. Ainsi, le canton de Genève peine à trouver des places d'incarcération dans les pénitenciers de Bochuz (Vaud) ou de Bellechasse (Fribourg). La décision est alors prise d'incarcérer à Champ-Dollon des détenus déjà condamnés, augmentant d'autant plus la population de l'établissement.
Les autorités ont pris plusieurs mesures pour tenter d'endiguer le phénomène. En plus de la construction d'un nouveau bâtiment et le réaménagement de certains secteurs pour augmenter les places disponibles, les établissements de la Brenaz (exécution de peine) et Curabilis (traitement thérapeutique institutionnel) ont été construits,,. Toutefois, ces différentes mesures ne sont pas parvenus à juguler la surpopulation. Il est également à noter que les évolutions pénales voulue par la Confédération et tendant vers un durcissement des critères pour l'incarcération des prévenus ne sont pas parvenues à enrayer le phénomène.
Des problèmes d'accès au soin ou de confort (dormir sur une paillasse sur le sol).
Ainsi, le doublement de l'occupation des cellules en utilisant des lits superposés diminue d'autant la surface de vie de chaque occupant,. Ainsi, des cellules de 25 m2 prévues pour 3 personnes en accueillent 6. Dans des cas extrêmes, des détenus peuvent être amené à dormir par terre. C'est notamment le cas de cellules dont la taille est comprise entre 12 m2 et 10 m2, initialement pensées comme des cellules individuelles et qui accueillent trois détenus : deux dans un lit superposé et un sur une paillasse.
L'organisation des activités telles que les promenades (une heure quotidienne passée à l'extérieur de la cellule) ou les parloirs est également rendue plus compliquée. Ces difficultés peuvent ainsi avoir des conséquences pour le maintien des contacts avec l'extérieur, notamment les relations familiales.
Les observateurs associatifs indiquent également que la surpopulation entrave l'accès aux soins pour les détenus et allonge leurs délais de réalisation de manière excessive,. Ils notent également les conditions d'hygiène déficientes, dues notamment à l'insalubrité de certains espaces. Toutefois, certaines décisions de justice en faveur de l'établissement font apparaître que les détenus bénéficient d'installations sanitaires séparées des espaces de vie cellulaire et peuvent prendre une douche quotidienne.
La surpopulation de la prison entraîne également une dégradation des conditions de vie importante pour le secteur dévolu aux femmes. En effet, l'espace alloué aux détenues s'avère minimal et le cloisonnement entre les secteurs masculin et féminin n'est pas complet.
Les femmes sifflées et criées :
Ainsi, celles-ci ne peuvent jamais s'isoler des regards des détenus lors de leurs promenades, subissant régulièrement des cris et des sifflements.
Mutilation et tentative de suicide en hausse.
En 2016, les Hôpitaux universitaires de Genève montre dans une enquête la forte augmentation des tentatives de suicide dans un établissement pénitentiaire en situation de surpopulation. Les tentatives de suicides ont en effet été multipliées par plus de 3 entre les périodes 2006-2010 et 2011-2014. Or, le taux de suroccupation de la prison était supérieur lors de la seconde période. Le responsable du service de médecine et de psychiatrie pénitentiaire indique dans cette étude que le dépassement du taux d'occupation de 200 % en 2014 a entraîné le doublement des automutilations.
Les cas de suicide :
Le suicide est la cause principale des décès constaté. De par son concept initial - la détention provisoire - la prison de Champ-Dollon est particulièrement exposée au risque suicidaire. En effet, le premier contact avec le monde carcéral - le choc carcéral - est connu pour augmenter significativement les risques de passages à l'acte suicidaire. En septembre 2002, un homme de 48 ans se pend dans sa cellule. En octobre 2003, un détenu est retrouvé mort, probablement à la suite d'une intoxication médicamenteuse. Entre 2013 et 2016, trois détenus se sont suicidés dans la prison dont deux en 2014 (un homme d'origine nigériane de 28 ans en mars et un homme d'origine suisse de 32 ans en juillet
En août 2019, une semaine après son incarcération, un algérien de 28 ans est retrouvé inconscient dans sa cellule et décède malgré les soins apportés par le personnel pénitentiaire et médical.
En 2006, deux détenus meurent lors d'un incendie volontaire d'une cellule. Le premier, connu pour des antécédents psychiatriques, décède à la suite de l'incendie et le second, un monténégrin qui occupe la cellule de l'étage supérieur, est asphyxié par les fumées,. Ce drame pose la question de la difficulté de proposer un encadrement thérapeutique adapté aux détenus souffrant de problèmes psychiques, la prison de Champ-Dollon ne disposant que de peu de places de ce type (une trentaine en 2007 : environ 20 dans deux unités spécialisées et une dizaine au centre de la Pâquerette).
En août 2021, un homme incarcéré dans l'établissement depuis avril est retrouvé mort dans sa cellule.
Ensuite, si j'étais moi-même prisonniers, j'aimerais avoir des zones sûres et intime pour la douche et les WC. Je comprends les questions sécuritaires. Mais bon, j'imagine que chacun aimerait un peu d'intimité sur le trône.
Question argent, combien ça coûte ?
L'exécution des peines coûte environ un milliard de francs à la Suisse chaque année. Le Conseil fédéral a articulé mercredi ce chiffre en répondant à un postulat. Par extrapolation, les dépenses par détenu s'élèvent à 234 francs par jour avant jugement et à 390 francs pour un condamné. »
Bref, je n'ai pas pensé copier autant d'information. Mais je pense que régler le problème de surpopulation carcérale est le problème numéro un qui améliorerai la vie des détenus plus que tout autre chose.
C'est une excellente question, dont je n'ai évidemment pas la réponse, car les problèmes complexes méritent souvent des solutions tout aussi complexes.
Il est néanmoins intéressant d'observer le système carcéral finlandais, davantage axé sur la réinsertion des prisonniers, grâce à ses prisons ouvertes. Ce système est un succès pour lutter contre les récidives en Finlande, mais en serait-il de même en France ?
Concernant le système français, je vois plusieurs niveaux de problèmes :
Par ailleurs, j'ai toujours été frappée par le sentiment d'impunité qui semble régner en France. Par exemple, pendant les élections législatives, on a pu voir de nombreuses vidéos de personnes ouvertement racistes et injurieuses envers certaines personnes, devant les caméras, persuadées de leur bon droit (https://www.lexpress.fr/societe/avec-la-hausse-du-vote-rn-une-banalisation-inquietante-des-actes-racistes-76EC4G7TPZGZNCHTJGNVVLAV5E/).
En Allemagne, ces personnes seraient déjà certainement recherchées et fichées. Seules les personnes imprudentes et fortement alcoolisées se laissent parfois aller devant les caméras des téléphones. Pendant la pandémie, mon mari a été injurié par un voisin qui l'a accusé d'avoir importé le COVID-19 en Allemagne. Nous avons déposé une sorte de main courante en ligne qui s'est immédiatement transformée en plainte, transmise ensuite à la Staatsschutz (Sûreté de l'État). Ça n'a finalement pas été jusqu'au tribunal mais il s'est forcément passé quelque chose car depuis, notre voisin est enfin cordial et discret envers nous. En France, la main courante serait restée une main courante et on nous aurait certainement rit au nez.
Donc, en tant que citoyenne avec un point de vue extérieur et sans être une spécialiste du système judiciaire, je dirais que la France devrait certainement revoir profondément son organisation de la prise des plaintes, l'efficacité du système de justice, la sévérité des jugements, pour enfin se concentrer sur les prisonniers et leur offrir de vraies opportunités de réinsertion.
Si on se centre sur le sujet de la prison en France, pour l'améliorer il faut investir dans le système judiciaire en général https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/les-moyens-alloues-a-la-justice-en-europe/.
La Suisse est de loin le pays européen qui investit le plus d’argent pour chaque habitant dans son système judiciaire. Avec une dépense de 220,6 euros par habitant en 2018, elle devance largement le Luxembourg (163,5 euros) et l’Allemagne (131,2 euros). L’Autriche arrive en quatrième position avec 124,9 euros par habitant dédiés au fonctionnement des tribunaux, du ministère et de l’aide judiciaire.
Les trois Etats les moins bien dotés au sein de l’Union européenne sont la Lituanie (41,5 euros par habitant), la Bulgarie (42,3 euros) puis la Roumanie (42,6 euros). Quant à la France, elle se trouve au-dessus de la médiane européenne (59,5 euros), avec 69,9 euros dépensés par habitant en 2018, mais derrière ses voisins italien (83,1 euros) et espagnol (92,6 euros).
Cela fait des dizaines d'années que la France laisse se dégrader son système judiciaire. La justice est trop lente, et tout le personnel d'encadrement et d'accompagnement est insuffisant.
Le sentiment d'insécurité grandissant vient des campagnes médiatiques. On nous martèle avec le moindre fait divers pendant des jours et des jours. C'est du bon spectacle car cela fait frémir les foules, et cela rapporte de l'argent en audience. Cela permet de faire oublier les vrais problèmes, et avec la diffusion de plus en plus importante des médias de droite, et surtout d’extrême droite, cela permet de créer des biens utiles boucs émissaires. Le taux d'homicide baisse depuis des dizaines d'année, et le nombre plus important d'enregistrement de délits sexuels et de coups et blessures vient d'une plus grande attention portée à ces sujets. Les victimes de délits sexuels sont mieux accueillies et
de plus en plus d’infractions sont comptabilisées comme des délits alors qu’elles ne l’étaient pas auparavant
https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_criminalit%C3%A9_en_France
Il n'y a pas si longtemps les agressions sexuelles étaient considérées comme normales, tout comme le fait de régler un problème par une "bonne bagarre".
Pour ce qui concerne la récidive on connait des solutions, encore faut-il que l'encadrement et les moyens suivent https://oip.org/en-bref/la-prison-permet-elle-de-prevenir-la-recidive/.
La prison, institution désocialisante et criminogène
L’emprisonnement augmente les risques de récidive, parce qu’il accroît les facteurs de délinquance recensés. Les fréquentations délinquantes sont favorisées, les personnes détenues sont confortées dans leur « identité de délinquants » par le traitement qui leur est réservé en prison, ce qui vient alimenter un ressentiment envers les institutions.
Les difficultés d’insertion socio-professionnelles sont accrues par un séjour en prison : perte d’emploi, accès à l’emploi plus difficile du fait d’un « trou » dans le CV, interruption des minima sociaux, perte de logement. Les difficultés conjugales sont également accrues. Une union sur trois se termine dans la première année de l’incarcération.
Pour moins de récidive, les peines alternatives
Ainsi, le risque de récidive est très élevé après une condamnation à de la prison ferme : 63 % des personnes condamnées à une peine de prison ferme sont recondamnées dans les cinq ans (1). Le ministère de la Justice lui-même soulevait en 2014 que « la récidive est toujours moindre après des sanctions non carcérales ». Pour ces raisons, le Conseil de l’Europe préconise de privilégier les sanctions alternatives.
https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/migrations/portail/art_pix/stat_Infostat_183.pdf
Les personnes ayant bénéficié d’une libération conditionnelle après leur période d’incarcération sont sensiblement moins nombreuses à récidiver que les personnes n’ayant bénéficié d’aucun aménagement de peine (23 % contre 33 %).
Toutes choses égales par ailleurs, le risque de récidive est d’autant plus élevé que les personnes sont jeunes au moment de leur entrée en prison, et augmente avec le nombre de condamnations antérieures. Les troubles psychologiques ou psychiatriques identifiés pendant la détention sont associés à un sur-risque de récidive. À l’inverse, le travail en prison réduit légèrement la probabilité de récidiver.
La politique de le France est d'avoir une population de bouc émissaire servant à faire peur, donner du spectacle, et faire écran de fumées aux problèmes de société les plus importants.
C'est une question complexe, avec plusieurs niveaux de réponses.
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Tout d'abord, la délinquance n'est pas en augmentation, au contraire elle diminue, voir de nombreuses publications scientifiques à ce sujet, par ex sur phys.org (malheureusement ils ne permettent pas de recherche par thème). Ce qui augmente est:
1) on rapporte davantage les violences familiales, au travail, le harcèlement scolaire, etc. En particulier j'ai subi le harcèlement scolair dans les années 1960, mais "ça ne comptait pas", c'était "des disputes entre enfants".
2) on a une montée abrupte de la violence politique par des pays ploucs, sous couvert d'immigration.
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Le problème de la récidive, et plus généralement des gangs, est que la Justice démocratique a été conçue pour amender des individus isolés. Cela peut marcher dans beaucoup de cas, mais pas pour tous:
1) quand des délinquants sont des pervers, notamment sociopathes, ils n'ont pas la notion de justice, et ils recommencent à peine sortis.
2) Quand des gangs ont une véritable idéologie, ils considèrent la prison comme une injustice. Ils se montent le bourrichon les uns les autres, dans la prison même, et bien sûr à peine sortis ils se retrouvent entre "pairs". Exemple vécu: à Lavaur (Tarn) a été construite une prison ultra-moderne pour les "rapettes" (bandes fachistes des "cités sensibles"). Mais les gardiens ne les tenaient pas: ils faisaient tellement de bruit que les riverains ont du porter plainte. Je les entendais à plusieurs centaines de mètres. Il y a une énorme naïveté à penser que ces gens puissent s'amender, si on les entasse ensemble et qu'on laisse jouer ensemble à leurs jeux nocifs. Même si l'un d'eux voulait, les autres le puniraient!
3) quand il sagit d'agents étrangers. Bien sûr ils n'ont pas d'uniformes ni de hiérarchie, mais ce sont bien des ennemis de la société, voire des combatants, pas des gens qui délinquent pour leur bénéfice personnel.
Alors ces gens forment une société parallèle, où aucune morale ne peut les atteindre.
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Il y a du progrès dans les prisons françaises, qui au moins sont propres. Mais on entend raconter des histoires de linge sale dans les prisons US, et autres. La "surpopulation carcérale" aboutit à un paradoxe, à l'encontre même du but de la prison: des délinquats débutants, encore susceptibles de s'amender, sont placés 23/24 dans la même cellule que des pervers irrécupérables voire dangereux, qui les violent, endoctrinent, cassent.
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Il est possible, dans les prisons françaises, de rencontrer des aumoniers de plusieurs religions (Catholiques ou Bouddistes, probablement d'autres). Cela peut être pour certains un moyen irremplaçable de "se raccrocher" à quelque chose de positif. Sans renier cette approche religieuse, on pourrait aussi avoir une approche "laïque": la psychologie a fait d'énormes progrès ces 20 dernières années, avec la "CBT" (Non c'est pas ce que vous pensez, c'est "Cognitive Behavioral Therapy") qui permet de soigner des névroses et de se recentrer dans la vie. A la limite, je préfère voir un délinquant dehors faire de la CBT qu'en prison en compagnie de pervers irrécupérables.
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Comment serait la "prison idéale" alors?
-Propre. Comment aimer une société sale? A la limite une prison ultra-propre "dégoûterait" les délinquants, lol
-Les détenus ne se rencontrent pas. Ce qui implique un seul détenu par cellule, dans tous les cas, pas de promenades en groupe, repas en cellule, etc.
-On peut concevoir des cellules fabriquées industriellement à bas coût, genre Algéco (€6000). Le plus cher dans l'affaire est finalement le terrain. Ma proposition: on couvre les prisons de cellules photovoltaïques, au moins le lieu servira à quelque chose de positif.
-Les détenus ont une vue sur de la verdure, idéalement chacun un arbre et un bout de jardin (mais je crains que vous soyez trop nombreux pour ça, les gars).
-Pas de "prisons de luxe" ni de "prison siège de société" d'où de puissants mafieux continuent à gérer leur empire du mal, ou des détraqués sexuels à menacer leurs victimes. Ce qui signifie: pas de cadeaux, pas de lit dans le parloir, pas de portables, pas de wifi. Pas d'Internet? Il y aurait un sens à proposer un Intenet "filtré", voire un "ChatGPT" spécialement adapté pour proposer des réponses enrichissantes à ce public, au lieu des habituels médias conspi-lepénistes payés par poutine pour détruire nore pays.
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Bon, voici "le nom qui tue": Nayib Bukélé, président du Salvador. Comme on le sait, il a fait ramasser tous les membres des gangs fachistes qui terrorisaient le pays. Quelle paix dans les rues! Mais cette paix a un prix: des méga-prisons où les criminels sont entassés à cent par cellule. Bon, propreté absolue, nourriture saine végétarienne, pas de mauvais traitements, pas de viols, pas de bagarres. Quand même, on ne peut que frémir au sort de ces gens entassés pour le reste de leur vie dans ce cauchemar blanc. Mais quand on apprend leurs crimes (genre hamas), on se dit que finalement ce sort est leur choix.
Deux arguments ont été élevés contre les méga-prisons de Bukélé:
1) Arrestations arbitraires. Bon, on apprend dans les vidéos récentes que la plupart ont été finalement jugés après leur arrestation, ce qui implique (normalement) un examen des éléments de culpabilité.
2) Si des innocents avaient été emprisonnés avec eux? Leur sort doit être absolument horrible, enfermés sans espoir de sortie avec tous ces pervers. Bon le point 1 précédent implique que des jugements ont eu lieu,qui devraient normalement exclure ce cas. Mais si il y a encore des innocents, la faute en revient ultimemement aux vrais délinquants.
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Dans mes histoires je traite de la prison et de la récupération des criminels en plusueurs endroits:
-Dans une de mes histoires d'Elfes, Dimah et Djindjina
-Dans une de mes histoires de créatures dont je tairais le nom, cette page et les suivantes
-culminant ici, surtout avec ça comme musique, ou pire ça
-une suite sur cette page et la suivante, comme quoi le miracle peut surgir du pire. Bon, les prisons de Bukélé sont propres et blanches. Mais j'ai un faible pour les souterrains mystérieux avec des Decauvilles, ha ha ha ha!
Q:
Quelles seraient quelques propositions pour améliorer la prison ?
R:
Pour répondre à cette question épineuse, il est important de poser un peu de contexte. Si on regarde la répartition des dépenses, la justice en 2024, c'est seulement 4,8%, pour environ 12 milliards d'euros. Autant dire une brindille, face aux enjeux d'insécurité, de mafias, de corruption dont fait face notre pays... Sans même parler des violences faites aux femmes.
C'est d'autant plus affligeant que l'on a cessé de baisser les impôts des entreprises, sans véritablement trouver d'autres sources de financement. Autrement dit, le budget de la justice restera certainement faible dans les années à venir.
La France a par ailleurs été condamné par l'ONU pour mauvaises gestion avec des conditions de détention indignes, et une surpopulation carcérale hallucinante.
Outre le manque de moyens dénoncés par tous les acteurs du secteur (personnel pénitencier, tribunaux, ...) il existe certaines autres solutions.
Sources:
https://www.budget.gouv.fr/reperes/loi_de_finances/articles/le-budget-de-letat-vote-pour-2024
https://open.spotify.com/episode/4VJ1lf8KT099vF0L08Gvjg?si=0330f602f7b649ad
La réduction de la délinquance passe par la prévention de la récidive et c'est cette dernière qui est très mal comprise par le public, par les policiers, par les hommes politiques de droite.
Pour réduire la délinquance, il faut donc réduire le risque de récidive.
L'éloignement n'est pas une idée idiote. Quand le service national existait, les gens qui vivaient dans un milieu criminogène étaient soudain confrontés à des personnes non criminogènes. Et l'environnement joue un grand rôle dans le passage à l'acte.
Mais il est bon de faire un petit rappel/disgression sur la prévention de la récidive.
Il est ici nécessaire de savoir ce que l'on entend par une réduction des risques. On a souvent tendance à penser que cette réduction doit ramener un risque zéro, que l'idée est que l'individu ne recommence jamais.
Or le processus de désistance (sortie de la délinquance) est beaucoup plus complexe.
Ce n'est pas aussi simple qu’"il a été pris, il va s'arrêter", et les policiers devraient être formés sur ce sujet, ce qui éviterait qu'ils deviennent aigris en arrêtant toujours les mêmes. La population devrait elle aussi être informée là-dessus. C'est ce que je mentionnais au départ : les personnes qui connaissent ce problème savent que certaines choses fonctionnent, car il y a des études qui le montrent, et savent que d'autres choses ne fonctionnent pas, toujours en raison d'études. Sauf que les choses qui fonctionnent ne sont pas rentables politiquement parlant, alors que les choses qui ne fonctionnent pas le sont.
Réduire la récidive, c'est comme arrêter le tabac. Cela ne se fait pas sans difficulté. Il y a des rechutes, des passages à risques, des moments de difficulté.
Imaginons un programme de réhabilitation qui a un taux de réitération de 60 % ; on penserait que c'est inefficace. Mais si, sans ce programme, ce taux était de 93 % ? Eh bien, on serait en face d'un programme qui fonctionne.
On travaille ici avec de l'humain, pas une machine, et l'humain est imprévisible. Donc il faut s’ôter de la tête l'idée de trouver une recette miracle qui empêcherait quelqu'un de refaire des conneries. Un réduction de 30% des risques, c'est l'équivalent de la réduction du risque d'infarctus après un pontage.
Déjà une précision : le dispositif qui fonctionne le moins en terme de prévention de la récidive, c'est la détention, c'est la prison. Attention, je ne dis pas qu'elle doit être supprimée : elle est nécessaire pour ôter de la société certains individus dangereux.
Je vais faire ici une rapide digression historique et criminologique.
Cela permettra d'expliquer les diverses recherches et études sur le sujet. Vous verrez qu'on est pas au "doigt mouillé", comme les discours de Ciotti ou Bardella, mais en face de vrais études, sérieuses, vérifiées, reproduites, etc.
En 1966, l'État de New York a souhaité réformer son système carcéral. Dans cette optique, et de manière plus intelligente que les éructations d'un Ciotti ou Zemmour, ils ont commandé une étude pour savoir comment réduire la récidive.
Jusque là, tout va bien.
Un chercheur, Martinson, s'est donc penché sur les programmes de réhabilitation, et de punition, du système carcéral américain. Il a étudié les publications qui ont été faites, etc.
Conclusion : "Nothing Works". Les recherches de Martinson ont montré qu'aucun des programmes alors mis en place n'avait d'effet réellement positif. (Martinson, R. (1972). "Paradox of Prison Reform," The New Republic, 166, April 1, 6, 15 and 29, 1972.)
Fin de l'histoire ? Oui et non. Car Martinson concluait : "On the whole, the prisons have played out their allotted role. They cannot be reformed and must be gradually torn down."
"En conclusion, les prisons sont arrivées aux limites de leur rôle. Elles ne peuvent pas être réformées, et doivent être graduellement démantelées."
Martinson n'avait étudié que les programmes mis en place en détention, et non les programmes faits à l'extérieur. C'était premier biais.
C'était la conclusion de Martinson.
Donc, qu'on fait les politiciens américains ? Ils se sont arrêté au "Nothing Works", et n'ont pas lu le reste. Ils se sont emparés de l'étude, ont durci les lois, ont supprimé les programmes de réinsertion, etc., et ce, pendant des décennies.
On a même vu un candidat aux élections présidentielles française, individu corrompu et à la femme payée et dilettante, évoquer cette étude, et "oublier" les 45 ans d'études postérieures. C'est un peu comme si un physicien proposait quelque chose aujourd'hui en se basant sur les connaissances de 1980.
Le taux de récidive aux USA pour les délits est donc de 60% dans les cinq ans, alors qu'il n'est "que" de 45% en France (et 20% en Norvège). La politique répressive par la prison est donc une énorme connerie, et ceux qui la prônent sont donc pro-délinquance. Désolé d'être brutal, mais c'est un fait.
Mais dés sa parution, l'étude de Martinson est critiquée, à raison : les programmes qu'il a évalués étaient souvent sous-financés, ou animés par des personnes sans expérience, sans formation. Par exemple, un des programmes impliquait uniquement cinq rencontres par an avec un éducateur. Autant dire qu'avec ou sans, les résultats étaient les même.
Martinson lui-même, dans un article paru un an avant son suicide, est revenu sur son étude, en la critiquant, en disant qu'elle avait été mal fichue, et en décrivant nombre de programmes de réhabilitation qui fonctionnaient. (Martinson, Robert. "New Findings, New Views: A Note of Caution Regarding Sentencing Reform," Hofstra Law Review, 7:242-258.)
En 1979, une autre étude montre que le taux de récidive augmente avec les incarcérations ou l’institutionnalisation.
En gros, si vous allez en prison, vous avez plus de risque de récidive que si vous n'y allez pas. Cette même étude a montré que ce n'étaient pas les programmes qui échouaient ou non, mais les conditions dans lesquelles ils étaient mis en œuvre. (Murray, C.A., and Cox, L.A. (1979). Beyond Probation: Juvenile Corrections and the Chronic Delinquent, Sage, Beverly Hills, California.)
D'autres études postérieures ont montré que sans les rendre pire, cela n'améliorait rien en terme de prévention de la récidive. Aujourd'hui, il est certain par les recherches que la prison, pour les petites peines (j'insiste sur ce point : le premier qui m'attaque en parlant de viol ou de meurtre ferait bien d'apprendre à lire… et a utiliser son cerveau.)
Mais je continue de penser qu'elle est nécessaire.
Pourquoi donc est elle nécessaire ? Et bien parce que dans certains cas, il sera plus profitable à la société d'éloigner un trouble fête pendant quelques mois ou années, ou bien pour punir des faits impardonnables. Un criminel ne sera pas rendu pire par la prison, un délinquant aura plus de risque de l'être.
Car mon propos, et c'est assez évident quand on le lit, porte avant tout sur les délinquants, et non sur les criminels, dont la récidive est quasi nulle (4%) et dont la problématique est différente. Les objections ne prenant comme exemple que des criminels sont donc hors de propos. Je sais, je me répète, mais les pro-répressions ne sont pas connus pour leur sens de la comprenette.
Revenons à mon cours d'histoire de l'étude de la récidive.
Dans les années 80, d'autres chercheurs vont alors faire ce que tout bon prof de fac applique : faire bosser leurs étudiants.
Et ces étudiants vont contacter tous les centres de détention aux USA et leur demander si ils ont des programmes de réinsertion/réhabilitation, et lesquels. Ils vont ensuite demander les noms des personnes passées par ces programmes, et étudier les éventuelles nouvelles condamnations de ces personnes, donc la récidive.
Car l'étude de Martinson ne portait que sur les travaux publiés. Pas sur ce qui est fait au quotidien dans les prisons, et qui n'est pas étudié. De plus, les lieux de détention n'évaluaient pas leurs actions. Et c'est un tort : proposer des mesures sans étudier leur effet dans les cinq ou dix ans, aucun intérêt en matière d'efficacité. C'est une chose que devraient avoir en tête nos politiques, si ils pensaient au Bien Commun, et non à leur réélection.
Conclusion : certaines choses fonctionnent… Mais pas toutes.
Lesquelles ? Et bien là encore on affine. Un programme ne marche pas pour tout le monde. C'est un peu comme si vous allez chez le médecin et qu'il vous donne toujours du paracétamol, que vous ayez un bras coupé ou une grippe. Je doute de l'influence du paracétamol sur votre bras arraché par la tronçonneuse de Jason.
Et bien les programmes de réinsertion c'est pareil. On a donc étudié non pas les programmes en eux même, mais ce qu'ils ont en commun. Pourquoi certains programmes fonctionnent mieux que d'autres ? Quels sont leurs caractéristiques communes ?
Et la conclusion était que les programmes qui fonctionnaient le mieux répondait à un modèle dit "RBR" : Risques, Besoins, Réceptivité.(PDF) Les principes d’une prévention de la récidive efficace : le modèle Risque-Besoins-Réceptivité (researchgate.net)
Un programme basé sur ce modèle réduira la récidive. Un programme qui ne prend pas en compte ce modèle ne la réduira pas ou peu (voir l'augmentera).
Là encore, spoiler : la prison ne prend pas - en France - du tout, mais pas du tout, ce modèle en compte.
Ce modèle a été étudié, principalement au Canada, et a montré son efficacité aussi bien contre la récidive générale, que contre la récidive violente, sexuelle, et même en cas de problème mentaux.
Cette conclusion repose sur plusieurs centaines d'études. Ce n'est donc pas une opinion, ou un avis de ma part.
Mon point de vue repose sur des faits étudiés, critiqués, disséqués… Sauf par les politiques ou leurs électeurs.
Éructer en voulant mettre tout le monde en taule, en voulant un retour de la discipline ne sert donc qu'à rameuter les électeurs obtus, et pas à régler une problématique délinquante.
J'explique rapidement le modèle RBR
Le principe du Risque
Ce principe repose sur une évaluation du risque de récidive de la personne, afin d'adapter l'intensité de la prise en charge. Une personne classée comme à faible risque de récidive aura moins besoin d'une prise en charge lourde qu'une personne classée comme à fort risque de récidive.
Cette évaluation est encore très peu développée en France, mais elle se répand. L'évaluation est structurée, et repose sur des critères précis qui permettent d'évaluer le risque.
C'est important car une mauvaise adéquation entre risque et intensité de la prise en charge peut augmenter le risque dans certain cas : il faut une intervention intensives avec les personnes à fort risque, et minimale lorsque le risque est bas. C'est ce qui est le plus efficace.
Les risques sont basés sur des critères objectifs : passé délinquant, éducation et emploi, relations familiales, loisirs, fréquentations, consommation de stupéfiants (au sens large : l'alcool est un stupéfiant légal), positionnement criminel (cad la compréhension des conventions, le rapport à l'infraction), le comportement antisocial.
En évaluant ces critères, on peut dégager le risque de récidive, et donc les personnes sur lesquelles l'intervention doit être la plus grande.
Le principe du Besoin
Les facteurs de risques sont de deux types : statiques et dynamiques. Les risques statiques sont ceux qui ne changeront pas, quoi que l'on fasse.
Le principe du besoin signifie que la prise en charge doit porter sur les facteurs de risque dynamiques. Certains sont dit "stables", ce qui signifie qu'ils ne peuvent changer qu'après des mois, voir des années (les addictions, les attitudes antisociales) ; d'autres sont dit "aigus" et ce sont ceux qui précipitent le passage à l'acte (consommation d'alcool, par exemple).
On doit donc étudier les besoins de la personne afin d'axer l'intervention sur ces besoins. Deux personnes ayant commis les mêmes délits n'auront peut être pas les mêmes besoins d'interventions.
Le principe de réceptivité
Ici, on essaye d'évaluer la manière dont la personne sera la plus réceptive à l'intervention. Là où les autres principes sont assez généraux, ici on applique à la personne, après avoir évolué ses risques et ses besoins.
Comment faire en sorte que la personne soit réceptive aux interventions ? Parfois cela passera par un travail en commun (du genre groupe de parole), parfois en individuel ; parfois cela passera par des
RÉSULTAT
Une méta analyse de 225 études portant en milieu judiciaire démontre que cette approche est la seule à réduire de manière significative le risque de récidive
En voici les conclusions :
Et qu'est ce qui se passe quand on respecte les RBR, totalement ou en partie ? Et bien en prison, la réduction de la récidive est de 17% ; En milieu ouvert, la réduction est de 35%. Ceci parce que les possibilités d'aide sont plus grande (Popaul Emploi, Assistante sociale, etc), et qu'on peut intervenir sur la vie quotidienne des personnes condamnées.
Ces réductions paraissent faibles, mais dites vous que d'autres choses augmentent les risques. La prison, sans intervention sociale, augmente les risques. Durcir les peines aussi (il n'y a aucun effet dissuasif aux peines, en raison souvent de l'immaturité des délinquants).
Une réduction de 35% des risques, ça parait peu, mais c'est le même ordre que certaines interventions médicales courantes qui réduisent les risques d'accident cardiaque (pontage coronarien).
Et réduire la récidive à zéro, c'est impossible, quoi que vous fassiez, à moins de mettre une balle dans la tête de tout le monde, mais il ne va plus rester grand monde.
Donc, l'éloignement peut être une bonne chose, mais cela doit répondre à un réel besoin de la personne : l'environnement doit, dans sa situation, être facteur de risque de récidive pour que cet éloignement soit utile, et l'individu doit le comprendre, y être réceptif.
Voila, j'espère que j'aurai donné des pistes de réflexions à certaines personnes quant aux politiques pénales.
Reste que même si la prison est contre productive, elle reste le meilleur moyen d'éloigner des individus réellement dangereux pour les personnes et/ou la société. Ce qui est dommage, c'est qu'on incarcère plus facilement un voleur de pomme qu'un col blanc, alors que l'un est beaucoup plus dangereux pour la société que l'autre.