En regardant les articles sur le sujet l'Espagne a pris des mesures à partir de 2004, et cela a fonctionné. Le taux de féminicide est devenu plus faible qu'en France par rapport au nombre d'habitants.

https://www.slate.fr/story/183525/espagne-violences-conjugales-feminicides-feminisme

https://www.20minutes.fr/societe/2553827-20190701-comment-espagne-devenue-exemple-lutte-contre-violences-machistes

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-l-espagne-a-vraiment-une-longueur-d-avance-sur-nous-estime-une-avocate-specialiste_4806319.html

La raison essentiel du succès me semble d'avoir agi en ce qui concerne le risque principal, et d'avoir investi plus qu'en France sur le sujet. L'auteur principal des agressions vis à vis des femmes c'est le conjoint. Pour les viols et les violences en général la menace principale ce sont les proches, et non des pauvres ou des immigrés qui rodent dans la rue. En ciblant le risque principal cela permet d'être plus efficace.

L'Espagne a considérablement réduit les violences conjugales en y allouant un budget conséquent, en apportant des départements dédiés à ce type de violence dans les commissariat, en aidant juridiquement les femmes victimes et surtout, en faisant réellement appliquer les peines. C'est ainsi que ce pays a également réussi à faire baisser le nombre de féminicides de plus d'un tiers en 15 ans.

Ces résultats tiendraient peut-être au fait que l’on trouve, dans les commissariats espagnols, des équipes dédiées à ces faits particuliers. Le premier commissariat uniquement dédié aux femmes victimes de violences conjugales a même ouvert à Valence, en juin 2019. Côté français, s’il existe des brigades locales de protection de la famille, spécialisées, celles-ci n’existent pas dans tous les commissariats.

La plateforme Viogen permet également d’évaluer le niveau de danger encouru par la victime, ainsi que les jours les plus « à risque » pour les femmes dans l’année. Il semble que le dispositif soit efficace. La part de victimes qui avaient porté plainte tuées par leur conjoint est en effet passé de 75 % à 20 % entre 2009 et 2019. 56 000 femmes sont actuellement protégées en Espagne. Le taux de condamnation des hommes violents y est deux fois plus élevé qu’en France.

Autre avance de l’Espagne : les femmes victimes y bénéficient de plus de droits sociaux. Margaux Collet a expliqué qu’elles ont droit à une assistance juridique gratuite, à un accompagnement psychologique, à des aides économiques spécifiques. Elles bénéficient d’un accès prioritaire aux logements sociaux et aux maisons de retraite. Dans le domaine du travail, elles peuvent bénéficier d’un aménagement de leur emploi du temps, ont droit à la mobilité géographique et peuvent demander une suspension temporaire du poste avec le maintien du contrat de travail.

Source

Pour vous parler un peu de mon expérience personnelle, il m'est arrivé d'être témoin de violences conjugales, par exemple d'entendre des cris et des bruits de coups dans le voisinage, et de devoir appeler la police ou la gendarmerie. En France, les gendarmes m'ont carrément rit au nez au téléphone, m'ont dit que c'était sûrement juste une engueulade normale entre adultes et de me mêler de mes affaires. En Finlande, il s'agissait d'une femme qui tabassait son compagnon dans la rue. La police m'a dit qu'ils étaient en chemin et que plusieurs personnes venaient déjà de les appeler. Ils sont arrivés en moins de 5 minutes. À Montréal, ils sont également venus en moins de 5 minutes avec plusieurs voitures de police et ils ont embarqué l'homme. Pour y connaître un peu la loi, la victime peut rester dans le logement et l'agresseur n'a pas le droit de s'y approche, ni de contacter la victime. S'il le fait, il risque la prison. Si la victime n'ose pas porter plainte, une plainte est de toute manière déposée d'office jusqu'au jugement.