Le sujet des accidents du travail est vaste, on doit naturellement regretter le nombre trop important d'évènements de ce type, et il faut agir pour que la situation s'améliore. Il y a beaucoup à faire, et on ne fait certainement pas assez, mais il y a quand même des études sur le sujet, et des actions qui sont menées(1).

Des comparaisons internationales difficiles.

La question attire l'attention sur le nombre de décès comptabilisés en France, et la comparaison avec des pays voisins. Je n'en n'ai pas trouvé concernant l'analyse des décès suivant les différents pays, et pour la problématique des accidents du travail en général il y a le soucis que les règles et les usages ne sont pas les mêmes dans tous les pays.

La comparaison des statistiques européennes d’accidents du travail (AT) est rendue difficile par les différences de seuils de déclaration(2).

Quelque soit la situation dans les autres pays, si le nombre de morts baisse en France ce sera une bonne chose. Comment faire ?

La principale cause des accidents mortels en France.

La CGT relève que

57 % des décès (432 cas) sont liés à des malaises, reflétant une intensification des rythmes de travail ce qui interroge le lien qui peut être fait avec l’intensification des rythmes de travail et le stress au travail(3).

Si on se reporte à l'étude de l'INRS le chiffre est confirmé

En France, plus de la moitié des accidents de travail mortels reconnus dans les entreprises relevant du régime général de la Sécurité sociale sont des malaises sans cause externe identifiée(4).

Une personne a un malaise et perd le contrôle de la situation alors qu'elle conduit un véhicule, ou mène une opération risquée. Dans ces cas là il y a un plus grand risque d'issue fatale. Vu le nombre importants de cas, c'est sans doute là qu'il faut mettre en oeuvre les actions principales.

Les précisions de l'INRIS concernant les malaises mortels.

L'étude de l'INRIS fait les constats suivants

93 % des victimes de malaises mortels en milieu professionnel sont des hommes.

L’âge médian de survenue du décès est de 51 ans. Parmi les tranches d’âge les plus concernées, on retrouve notamment les 40-49 ans et les 50-59 ans.

Si plusieurs dizaines de métiers sont recensés dans l’étude, les 3 métiers les plus représentés sont ceux de conducteurs de poids lourds et de camions (près de 20 % des cas), professionnels qualifiés du bâtiment (gros œuvre) et assimilés, électriciens du bâtiment et assimilés.

L’activité du travailleur est décrite comme habituelle (82 % des cas). Dans 3 cas sur quatre, la victime se trouve seule au moment de la survenue du malaise mortel au travail.

Au vu des récits figurant dans la base EPICEA, les malaises mortels correspondent à des morts subites de l’adulte, dont le mécanisme principal est l’infarctus du myocarde.

Or, l’exposition des salariés à de nombreux facteurs de risques professionnels (risques psychosociaux (RPS), horaires atypiques, postures sédentaires, ambiances thermiques, polyexposition froid-bruit, risque chimique…) peut favoriser, à court, moyen ou long terme, la survenue de maladies coronariennes.

Les axes d'actions.

Cela fait trois axes d'actions

1. Agir sur les facteurs de risques professionnels associés aux maladies coronariennes
2. Améliorer l’organisation des secours dans l’entreprise
3. Assurer le suivi individuel de l’état de santé des travailleurs

Une bonne hygiène de vie des individus permet d'éviter des accidents, mais également une bonne hygiène de la vie en entreprise. Il est important que l'entreprise respecte ses salariés.

Il faudrait agir en priorité dans les secteurs les plus concernés.

1. conducteurs de poids lourds et de camions
2. professionnels qualifiés du bâtiment (gros œuvre) et assimilés,
3. électriciens du bâtiment et assimilés.

Le cas des petites entreprises.

Dans les grandes entreprises il y a souvent un suivi solide, avec l'intervention des syndicats, mais souvent les grands groupes font appel à une galaxie de sous-traitants. L'étude ne le précise pas, mais la sécurité est probablement moins bien assurée dans les petites entreprises.

Construire un système permettant de mieux contrôler et accompagner les petites entreprises est alors la première chose à entreprendre pour améliorer la situation.

(1) https://travail-emploi.gouv.fr/prevention-des-accidents-de-travail-graves-et-mortels

(2) https://evaluation.securite-sociale.fr/home/at-mp/122.html

(3) https://www.cgt.fr/actualites/france/conditions-de-travail/morts-au-travail-une-aggravation-alarmante

(4) https://www.inrs.fr/header/presse/cp-etude-inrs-malaises-mortels-travail.html