Quand on fait des moyennes statistiques on constate dans tous les pays des différences entre les choix des filles et des garçons. Pour certaines filières il peut y avoir nettement plus de filles ou de garçons. Pourtant des étudiants des deux sexes peuvent les aborder en pratique avec succès(1).

Les études pointent vers le fait que la reproduction du modèle culturel de représentation des hommes et des femmes influe fortement sur les choix.

Le processus d’orientation est par conséquent forcément influencé par le genre. « Le travail est sexué, les savoirs et les compétences sont sexués, donc l’orientation est sexuée ».

Un phénomène qui n’est pas une exception française mais s’opère à l’échelle mondiale. Les choix d’orientation opérés par les filles et les garçons sont pratiquement toujours les mêmes d’un pays à l’autre et marqués par de claires disparités. La division sexuée est une affaire planétaire. A l’issue de la troisième, 78% des garçons vont dans le secteur de la production alors que 88% des filles optent pour le secteur des services. Selon les statistiques internationales de l’UNESCO qui concernent 36 pays, les filières majoritairement féminines sont l’enseignement, le littéraire, les arts, la communication et la santé. Alors que les filières perçues comme masculines sont davantage les maths, les sciences de l’ingénieur, l’architecture, la production industrielle, les transports et l’agriculture(2).

Cela ne répond que partiellement à la question. Le modèle est issu de temps passés où il n'y avait pas d'orientation scolaire, mais quand même une divergence des rôles. Dans toutes les sociétés humaines on a retrouvé des distinctions de ce type. On se demande parfois si elles ont pu favoriser les femmes plutôt que les hommes, mais jamais si les rôles ont pu être indifférenciés. On ne peut dire avec certitude ce qui se passait au Paléolithique(3), mais ces derniers milliers d'années, et quelque soit l'endroit sur Terre on a toujours retrouvé une dissimilitude des rôles.

Si nous examinons le comportement de nos amis les animaux, et en particulier ceux des primates, on constate encore que les rôles sont différenciés. Cela doit vouloir dire qu'il y doit y avoir des explications liées à la manière dont sont fabriqués les femelles et les mâles, et dont ils interagissent pour la reproduction. Sinon ce ne serait pas aussi universel.

La réponse est donc pour moi que les trois éléments entrent en compte, et sans doute d'autres. Il faut à mon avis pas rejeter le fait que nos comportements ont des origines culturelles ou animales. Au contraire, comprendre mieux ce que l'on est et d'où on vient permet de mieux affronter le monde moderne et ses changements. Le monde se trouvera mieux si on comprend que ces différences dans le choix des orientations ne sont pas justifiées, mais il faut accepter le monde passé pour aborder avec succès le monde futur.