Quand j’étais étudiante en Arts Visuels, les tableaux que je préférais analyser étaient effectivement ceux qui regorgeaient de détails et de symboliques. Je voyais ça comme un jeu intéressant de l’esprit et ça permettait de remplir facilement plusieurs pages d’analyse.

Il y a souvent beaucoup à dire sur le choix des couleurs, l’emplacement des ombres et lumières, des sujets, la taille symbolique des personnages et des objets, le contexte historique, la technique utilisée, etc.

Parfois, j’aimais aussi choisir des œuvres un peu moins conventionnelles pour mes analyses. J’ai eu le plaisir d’écrire plusieurs pages sur la couverture d’un album de metal, peinte sur une boîte de pizza.

Concernant mes préférences personnelles, je suis plutôt sensible au surréalisme et aux portraits historiques. J’aime les tableaux qui racontent une histoire imaginaire, un rêve, une émotion ou une ambiance.

Tomorrow is never de Kay Sage.

Photo prise en 2022, au musée Barberini à Potsdam.

J’aime aussi un certain type d’art contemporain. Connaissez-vous les œuvres de Tim Noble et Sue Webster ?

Source de l’image : https://www.google.com/amp/s/mediathequefacultative.tumblr.com/post/34224038101/tim-noble-et-sue-webster-sont-des-artistes/amp

Si j'avais une grande maison, au bout d'un long couloir, j'installerai volontiers ce tableau et au bout du long couloir il y aurait un autre couloir qui s'échapperait perpendiculairement, ceci afin que le crâne puisse se révéler.

Mais comme ma maison est petite, cela ferait bizarre d'avoir un tel tableau.

Le fait de connaître le titre du tableau et la date de création ont influencé mes déductions. Après consultation de Wikipedia j'ai pu constater que j'avais tout faux. Sauf sur un point, à droite c'est un ecclésiastique (à cause du chapeau et du col blanc).

C'est un tableau à indices et l'ensemble raconte une idée.

J'aime bien ces représentations où la clé est cachée sous une multitude de symboles. Dans ce cas là, cinq siècles nous séparent du message subliminal. Ce n'est pas évident de comprendre si on ne connaît pas l'histoire de l'Europe de cette époque.

1. Il existe des puzzles à énigmes, "des escapes puzzle" : une fois que toutes les pièces sont assemblées, il faut décrypter tous les symboles, tous les chiffres, tous les mots qui apparaissent sur le tableau reconstitué. C'est amusant. Je n'assimile pas ce jeu à une œuvre d'art, quoique la photo soit intéressante, mais pour indiquer la similitude de la démarche.

https://www.cdiscount.com/juniors/jeux-de-societe-cartes/escape-puzzle-759-pieces-la-chambre-du-vampire/f-1207918-rav4005556199617.html

1. L'affiche des JO 2024 est aussi une représentation complexe avec une multitude de références olympiques. Comme pour l'affiche d'Astérix présentée dans la question, il faut connaître son sujet si on veut comprendre toutes les références mais la méconnaissance du domaine n'empêche pas une personne d'apprécier la création.

1. Les chemins de croix sont souvent des parcours avec de nombreux symboles pour aider à comprendre le calvaire du Christ. Aussi bien sur l'aspect physique de la souffrance du Christ que sur l'aspect métaphysique de la rédemption. Ici, nous sommes plus dans la propagande que dans le message.

Généralement pour capter mon attention une œuvre doit être, comme l'indique Richard, de bonne facture.

C'est après la vision d'ensemble que je m'interroge sur les détails. Je peux avoir deux comportements, soit j'agis comme un détective et je tente de comprendre le message du créateur. C'est plutôt mon approche pour le tableau des "Ambassadeurs". Soit je laisse la vision de l'œuvre plonger dans mon imaginaire pour créer un voyage onirique, je m'éloigne alors du message de l'auteur. C'est plutôt cette approche que j'ai eu, par exemple, avec le tableau de Dali : "La persistance de la mémoire".

https://www.museumtv.art/artnews/oeuvres/la-persistance-de-la-memoire-de-salvador-dali/

La vision d'une œuvre une fois créée n'appartient plus à son auteur. Chaque spectateur l'interprètera à sa manière selon son tempérament.

1. Pour certains il y aura surtout le plaisir des yeux
2. D'autres se focaliseront sur la technique
3. Ou uniquement sur le travail intellectuel.

Un tableau, ou une oreuvre d'art en général, peut servir une variété de buts, pédagogiques, sociaux, de beauté, de témoignage, etc. On peut pour cela utiliser un grand nombre de styles, techniques, matériaux, etc.

Il n'y a donc pas de règle générale.

Sauf peut-être une: l'artiste, ou le fabricant, doit y mettre un minimum d'effort, de qualité, sinon le résultat bâclé ou mal fichu dessert le but de l'oeuvre.

Exemple: s'amener dans une classe de lycée avec un urinoir et dire que c'est de l'art, et tous les gamins vont rigoler. Pire, ils resteront avec l'idée que l'art est un truc idiot, d'intellos déréalisés. Je le sais, quand on a dit (au lycée!!) à ma fille que les tags sont de l'art, elle a cessé de peindre.

Les ambassadeurs d'Holbein ! La première fois que j'ai comptis ce qu'était une anamorphose en regardanrt de biais l'os de seiche. Depuis, j'adore ce tableau qui, c'est vrai, n'a rien d'exceptionnel.