La peur peut mener à agir grâce à une série d'événements qui se produisent dans notre cerveau, jusqu'à la libération de certaines hormones qui auront ensuite un impact sur nos décisions et nos modes d'exécution.

Dès ce stade, le cerveau a entamé l'évaluation de la menace et peut prendre une décision "réflexe" : rester immobile ou bondir ?

Pendant ce temps, l'information atteint l’hypothalamus, structure du système nerveux central. Cette région du cerveau sécrète alors l’hormone CRH ("corticotropin-releasing hormone"), qui conduit à son tour l’hypophyse, une glande située dans le cerveau, à produire une autre hormone (l'ACTH : adrénocorticotropine) qui circule dans le système sanguin. L'ACTH atteint ensuite les glandes surrénales où elle provoque la libération de cortisol, et d'adrénaline.

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/comment-le-cerveau-gere-t-il-la-peur_29626

Mais dans certains cas, le cerveau est comme paralysé, le temps semble s'arrêter et la victime est incapable de réagir : elle se trouve dans un état de sidération psychique.

Sous l’effet de la douleur, de la peur, de l’incompréhension, parce qu’on ne peut pas s’enfuir, le cerveau se bloque.Il est comme paralysé, on appelle ça la sidération, ça nous empêche souvent de réagir. On est envahi alors par un état de stress extrême que le cerveau ne peut plus contrôler. Ce stress est dangereux pour le cœur et les neurones, et pour les protéger le cerveau « disjoncte » en fabriquant des drogues naturelles pour éteindre le stress, comme dans un circuit électrique en survoltage. Pour disjoncter, il fabrique des drogues naturelles qui anesthésient. On se «dissocie», on se divise intérieurement, ça permet d’avoir moins mal. On peut avoir l’impression d’être sorti son corps; on peut ne plus sentir son corps alors qu’on voit tout; on peut être paralysé; on peut croire que ce n’est pas réel; on peut rire bizarrement alors qu’on a mal et qu’on a peur...

https://resonantes.fr/les_consequences_des_violences.html#:~:text=Sous%20l'effet%20de%20la,cerveau%20ne%20peut%20plus%20contr%C3%B4ler.

Le lien ci-dessous propose une explication intéressante sur ce phénomène :

La paralysie est souvent une extension du sentiment de surprise et de choc, qui a lieu lorsque le combat ou la fuite ne sont pas "disponibles" car la personne se sent prise au piège. D’un point de vue de l’histoire évolutive, cette réaction aurait eu lieu au moment de la chasse. Comme pour de nombreux animaux, la paralysie causée par la peur permet de "faire le mort". Le cerveau prend le dessus et nous immobilise en espérant que le prédateur se désintéresse de nous et qu’il s’éloigne par lui-même.

https://www.santemagazine.fr/psycho-sexo/psycho/pourquoi-la-peur-nous-paralyse-198773

Cet état de sidération psychique est souvent évoqué par les victimes de violences sexuelles, notamment les femmes et les enfants. Il est possible que ces victimes ne se considéraient pas assez fortes physiquement pour se battre ou fuir. Si la violence sexuelle a été commise par une personne de l'entourage et de confiance, cela ajoute aussi beaucoup de confusion et provoque un choc certain.

C'est d'ailleurs pour cela que la France a tout intérêt à revoir sa définition juridique du viol. Beaucoup trop de violeurs ou d'agresseurs, ainsi que leurs avocats, utilisent l'excuse que la victime n'a pas dit non ou ne s'est pas débattue. La définition actuelle du viol en France est la suivante :

Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou, dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006070719/LEGISCTA000006165281/#:~:text=Version%20en%20vigueur%20au%2023%20octobre%202024&text=Constitue%20une%20agression%20sexuelle%20toute,un%20mineur%20par%20un%20majeur.

Or, lorsqu'une victime est en état de sidération, même si elle n'a aucunement exprimé son consentement, son inaction peut malheureusement être considérée comme une forme d'acceptation. Je pense que l'absence de consentement doit être ajoutée dans la définition du viol dans le Code pénal français. Cela permettrait également de protéger les femmes inconscientes, sous soumission chimique ou souffrant de certains handicaps.

https://www.ouest-france.fr/faits-divers/violence-sexuelle/viol/dans-le-code-penal-pourquoi-la-definition-du-viol-pose-probleme-80a416ca-b086-11ee-82ae-73e88db45bf9